Orange

L’État contre Orange Bank

Lors de l’examen la création d’Orange Bank au conseil d’administration d’Orange les administrateurs représentants de l’État n’ont pas voté pour ce projet. Officiellement parce que cette diversification comporte des risques. Certains observateurs avancent l’opposition du puissant lobby bancaire qui y voit une menace. Cela met une nouvelle fois en lumière le rôle ambigu joué par l’État vis-à-vis de l’opérateur historique, faisant passer des préoccupations politiques ou consuméristes avant l’intérêt de l’entreprise dont il est le principal actionnaire (23% du capital). Pire en pratiquant une politique de rapine à son égard sous forme de sanctions et de taxes multiples et injustifiées. Ou encore en lui imposant des orientations de courte vue ou des règles absurdes tout en lui assignant des objectifs qui apparaissent,  dans ce contexte, exorbitants. Il serait temps que l’État soutienne une entreprise qui crée du PIB et investit. Ce n’est pas si fréquent.

Résultats Orange : moins bons sur l’hexagone

En France, l’un des marchés les plus concurrentiels d’Europe, les résultats sont moins bons que dans le reste du Groupe avec un chiffre d’affaires à 9,376 Mds € en baisse de 1,2%. L’explication se trouve dans le recul de 3,8% en 6 mois de l’activité mobile, (conséquence des promotions liées à la guerre des prix) et dans la baisse des revenus liés au contrat d’itinérance et au roaming en Europe. Paradoxalement le nombre de clients mobile continue de croître avec 1,459 million nouveaux clients en 1 an, plus de 9,4 millions de personnes en 4 G et une base clients mobile de 20,5 millions, en hausse de 3% en 1 an. Et Orange reste leader dans la fibre jusqu’à l’abonné avec 5,9 millions de foyers raccordables mais le nombre de nouveaux abonnés Fibre baisse entre le 1er et le 2nd trimestre 2016 ainsi que le chiffre d’affaires.
Que seront les résultats du 3ème trimestre ? La stratégie commerciale de la Direction Commerciale Grand Public sera-t-elle payante suite au lancement des nouvelles offres liées à la LiveBox 4 le 19 mai ? Rien n’est sûr sachant que s’y sont conjuguées augmentation des tarifs, suppression de bouquets de chaines TV inclus dans l’offre et frais de mise en service de 50€. Premier distributeur de Canal+, Orange entend booster ses offres en scellant une alliance avec ce dernier, et proposerait à la rentrée à ses abonnés fibre un accès à un bouquet exclusif de chaînes de télévision.
La Direction vise un retour à la croissance de l’EBITDA en France au 2nd semestre. Elle compte pour cela « poursuivre la mobilisation du personnel sur la performance commerciale » et « accroître la maîtrise des dépenses grâce à deux moyens : une vigilance sur toutes les dépenses, en particulier sur les frais généraux qui repartent à la hausse et des actions visant l’efficacité opérationnelle à travers une intensification, dans les entités, du programme Explore 2020. » Autrement dit, plus de productivité et moins de moyens pour le personnel. FOCom conteste que l’essentiel des efforts, pour redresser des choix faits ailleurs, poèsent une nouvelle fois sur le personnel. Elle le signifiera lors de la multilatérale prévue avec la Directrice d’Orange France le 15 septembre prochain.

Résultats Orange du 1er semestre : des fruits pour les salariés !

Stéphane Richard s’est félicité des résultats qui « confirment à nouveau un retour à une dynamique positive du groupe. »
Le chiffre d’affaires s’élève à 20,079 Mds €, en croissance de +0,3%.
L’EBITDA retraité s’établit à 5,913 Mds €, en diminution de -0,6% par rapport au 1er semestre 2015, à base comparable.
Le résultat d’exploitation s’établit à 2,141 Mds € et le résultat net à 3,323 Mds €.
Les CAPEX (3,167 Mds) progressent de +7,8% à base comparable, en ligne avec le plan stratégique.
La dette nette s’établit à 24,462 Mds au 30 juin 2016, en diminution de 2,090 Mds par rapport au 31 décembre 2015.
Le Groupe prévoit de maintenir le dividende à 0,60 € par action pour 2016.
Pour FOCom ces bons résultats du groupe devraient avant tout avoir des retombées positives pour les salariés qui en sont les principaux acteurs… en termes de reconnaissance comme en création d’emplois.

Fibre : l’ARCEP va-t-elle pénaliser ceux qui investissent ?

Orange est leader dans le déploiement de la fibre optique. En effet elle investit beaucoup. C’est bien mais, en même temps, ça chiffonne ses concurrents. L’ARCEP, toujours obsédée par le « libre jeu de la concurrence »,  a publié un document jeudi 21 juillet dans lequel elle prévient : « Orange investit beaucoup dans la fibre. Tant mieux. Mais on veut être sûr que ses concurrents ont les moyens pour le rattraper, et vite ». Moyennant quoi, pour brider l’opérateur historique, le gendarme des télécoms suggère des ajustements à la réglementation qui lui seraient défavorables.  Dans les zones très denses, il serait pour « une mutualisation des coûts de transaction » liés aux raccordements des immeubles. Et dans les zones moins denses, où Orange est en tête des déploiements et premier fournisseur d’offres de co-financement, l’Arcep sera « attentive à ce que les conditions tarifaires des opérateurs, et d’Orange en particulier, soient raisonnables ». Pour ce qui est de l’accès aux infrastructures de génie civil, notamment les fourreaux d’Orange par lesquels passe la fibre, le régulateur souhaite présenter des pistes pour « renforcer l’efficacité des conditions opérationnelles d’accès ».
L’ARCEP va-t-elle ainsi donner raison à ceux qui n’investissent pas et qui se contentent de parasiter le marché ?

Les alertes du baromètre social

La 13ème édition du baromètre social enregistre un recul sur la reconnaissance/rétribution. Cela nous conforte sur notre exigence de voir des moyens dégagés en termes de rémunération et de promotion. La baisse du score sur le management mérite toute l’attention de la direction. Elle devra notamment agir pour plus d’équité. Une meilleure reconnaissance des efforts et des résultats individuels et l’amélioration des perspectives dans les parcours professionnels doivent être recherchés. Cela confirme qu’une politique salariale individualisée et sans transparence crée surtout des sentiments d’injustice et des frustrations. Il y a lieu également de prendre des mesures en termes de recrutement, de formation et d’information dans le domaine RH et management de plus en plus sollicité dans des conditions souvent dégradées. On peut enfin se féliciter que la perception des salariés sur les bénéfices de la transformation digitale progresse de manière significative. Cela nous renforce dans l’idée qu’un accord sur le numérique est attendu par le personnel d’Orange.