Secteur Télécoms

Mauvais plan pour la Nouvelle France Industrielle

Le gouvernement vient de confirmer sa décision de regrouper les 34 plans de la « Nouvelle France industrielle », lancés en septembre 2013, en une dizaine. Il s’agit d’une réduction dictée par l’austérité : fusionner et réduire pour faire des économies sur les 3,7 Mds€ de financements prévus pour ces plans. FO a soutenu dès l’origine la démarche des 34 plans qui constituent autant de stratégies porteuses d’une nouvelle offre industrielle française génératrice d’innovation, de maintien et de développement des emplois. Fusionner les plans conduit inévitablement à abandonner des secteurs d’activités aujourd’hui concernés. 40% des plans sont directement au cœur du numérique et des télécoms et notre secteur risque d’être impacté négativement par cette décision. FOCom revendique le maintien des 34 plans industriels en cours.

La courte échelle à Google

Xavier Niel, jamais à court d’imagination, fait le buzz en claironnant sa capitulation en rase campagne devant Google. Il avoue, en effet, lui-même qu’avec sa nouvelle box “on a décidé délibérément de faire entrer Google dans la maison, d’installer Google dans vos téléviseurs, car vous aimez Google”. Comme Bouygues avant elle, Free fait entrer le loup dans la bergerie, lui permettant de déployer sans retenue sa force de frappe innovante et commerciale dans les foyers français. Autre sujet d’inquiétude la télécommande de la Freebox mini 4K sera dotée d’un microphone afin de permettre les commandes vocales. En attente permanente d’instructions, donc en écoute permanente c’est un mouchard potentiel qu’on introduit dans notre intimité.

Neutralité du Net version Obama

La Federal Communications Commission, le régulateur des télécoms aux Etats-Unis, vient d’adopter un nouveau cadre réglementaire pour assurer un internet “libre, ouvert et rapide”. En fait, cette “neutralité du Net” version Obama, c’est l’arme absolue du pillage du secteur par les OTT. Selon nous, il faut à l’inverse autoriser les FAI (fournisseurs d’accès, opérateurs de Télécoms) à facturer davantage les gros mangeurs de bande passante, comme les fournisseurs de contenu sur le Net, quitte à exempter les services à but non lucratif.
Le croustillant de l’affaire c’est que la FCC a reclassifié les fournisseurs d’accès à internet parmi les “public utilities” (services publics), au même titre que les opérateurs de téléphonie fixe pour justifier sa décision. Mais cette pirouette masque mal ce que dénoncent tous les experts : le risque de répercussion des coûts grandissants d’acheminement des données sur les consommateurs et/ou une baisse des investissements dans les réseaux.
Nous espérons en tout état de cause que les autorités européennes ne vont pas emboîter le pas à la FCC.

Luxembourg : le Big Mac plutôt que l’Orange

Depuis 3 ans Orange paie injustement une sur cotisation pour les retraites de ses fonctionnaires suite à une décision européenne. Cette décision est aberrante puisque France Télécom a déjà versé une soulte libératoire de 5,7 Mds€ au moment de sa privatisation. Cela représente 150 millions € annuels. Le Tribunal européen de Luxembourg vient de rejeter ce 26 février le recours d’Orange concernant le paiement de ces sur cotisations. Drôle de justice que celle qui siège à Luxembourg ! Elle tolère le pillage des marchés européens par les GAFA et autres MacDo, sans qu’ils aient à s’acquitter du moindre impôt (cette dernière multinationale américaine est accusée d’avoir fait perdre plus d’un milliard d’euros de recettes fiscales aux Etats européens). Au final, cette politique a pour effet de plomber les entreprises européennes empêchant ainsi le développement de l’économie du vieux continent !

L’homme de fer de SFR

Pour s’offrir SFR Patrick Drahi, l’insatiable président d’Altice-Numericable, a déboursé 13,36 Mds € en appliquant sa méthode habituelle de rachat par endettement. La facture il la fait payer brutalement à ses prestataires, fournisseurs et salariés en les mettant sous une pression permanente, parfois à la limite de la légalité, et en faisant table rase des engagements passés. Il va jusqu’à ne plus payer les fournisseurs qui refusent de se soumettre. Concernant le personnel, il a décidé unilatéralement de supprimer les augmentations individuelles, ce qui n’était pas arrivé depuis bien longtemps chez SFR. On peut légitimement s’inquiéter sur les promesses qu’il avait faites, afin d’obtenir le feu vert des autorités pour le rachat de SFR, de ne pas procéder à des licenciements pendant 3 ans “sauf revirement économique imprévisible”.