Actualités

Actus

Rapport des médecins et psychologues d’Orange : des alertes à prendre en compte

Chaque année, le rapport des médecins du travail d’Orange apporte un témoignage sans concession des problèmes et dysfonctionnements qu’ils constatent. Celui de 2019 n’aborde pas la question particulière de la pandémie. Il corrobore bon nombre d’alertes de FOCom.

L’accompagnement annoncé pour transformations du plan stratégique Engage 2025 est centré majoritairement sur l’évolution des compétences et les médecins expriment des craintes quant aux « possibilités pour le plus grand nombre d’acquérir et de mettre en œuvre ces nouvelles compétences, et ce, au-delà de l’aspect générationnel ». Ils s’inquiètent d’ailleurs de « la forte augmentation du nombre de salariés déclarés inaptes à leur poste, liée aux difficultés de reclassement, les postes « à faible exigence physique ou cognitive » ayant progressivement disparu. La problématique des bassins d’emploi désertifiés accentue les difficultés de reclassement, l’allongement des déplacements, corolaire d’un repositionnement sur ces bassins d’emploi, constitue un obstacle supplémentaire. » Et le très mal nommé « ancrage territorial » n’arrange rien.

Concernant les AD, les médecins considèrent que les effets du plan d’actions présenté par la Direction Grand Public ont été peu visibles sur le terrain en 2019 en termes de recrutement, de charge de travail et de charge mentale, de reconnaissance, de conditions de travail… Et des managers, qui jouent un rôle d’amortisseurs entre les objectifs et les moyens, sont à la limite de l’épuisement professionnel.

Pour ProPme, fusionnée en 2018, ils notent, d’une manière générale, un sentiment d’insatisfaction au travail lié à une augmentation de la charge de travail associée au sentiment de « faire de la quantité aux dépens de la qualité ».

Ils pointent la persistance de grandes difficultés dans les Agences Entreprises, pour les équipes de Délivery : système informatique trop lourd et peu ergonomique, charge mentale et perte du sens du travail… Globalement le «Crash program» n’a pas apporté les changements attendus. Si la situation paraît moins aiguë qu’en 2018 c’est davantage lié à l’installation d’une résignation générale qu’à la résolution des problèmes de fond.

Cette alerte est confirmée par le pôle de psychologues du travail pour lequel « le marché Entreprise reste encore un des principaux terrains d’intervention, toujours en lien avec les répercussions de Delivery et Compliance, le système informatique contraignant, le manque de marges de manœuvre en local,… En découle aussi la question du mal-être en lien avec l’insatisfaction des clients (conflit éthique, qualité empêchée). » Les psychologues ont également vu leurs interventions augmenter dans le secteur de l’Intervention (UI) et les services clients.

Pour régler les problèmes humains persistants, aggravés par la crise sanitaire, la direction d’Orange doit être beaucoup plus attentive aux alertes qui lui sont remontées par les divers acteurs des relations sociales. Et satisfaire les revendications des personnels portées notamment par FOCom !

Dispositif de la reprise au 1er septembre

Au 1er septembre 2020, les dispositions envisagées suite à la mise à jour des instructions gouvernementales du 18 août sont :

  • Reprise de l’ensemble des activités de l’UES Orange sur site dans le cadre du respect des mesures de prévention du Plan de Reprise d’Activité (mesures prises en juin en étape 3 du PRA) avec, en plus, le port du masque systématique obligatoire en salle de réunion, open spaces et bureaux partagés.
  • Possibilité de recours au télétravail :
    – régulier ou occasionnel conformément aux dispositions de l’accord de télétravail, pour les activités éligibles au télétravail, sur validation managériale en fonction des nécessités de service,
    – exceptionnel prévu pour les « personnes fragiles »,
    – « élargi » jusqu’à la fin de l’année, pour tenir compte du contexte de crise sanitaire (écoles, transports….)  pour les activités éligibles au télétravail sur validation managériale en fonction des nécessités de service.
    A ce stade la direction prévoit seulement 2 jours de télétravail occasionnel élargi par semaine ou 8 jours par mois. Ce que FOCom conteste : tant que la situation sanitaire l’exige, nous demandons la poursuivre du télétravail 5 J/5 si le salarié le souhaite et que son activité le permet. Ce que nous demanderons lors de la réunion prévue ce vendredi entre la direction et les Organisations Syndicales.

Ensuite, selon l’évolution des consignes du gouvernement au regard de la situation sanitaire et des risques plusieurs scenarii sont prévus :

  • Nouveau renforcement des mesures sanitaires. Poursuite de l’activité dans le cadre d’un retour à l‘application des consignes sanitaires définies par le gouvernement au mois de mai 2020 en étape 2 (Plan de reprise d’activité (PRA) « robuste », avec une limitation de la capacité d’accueil des sites tertiaires).
  • Confinement local ponctuel selon le contexte sanitaire (région, département, ville..) avec demande de mise en œuvre par les pouvoirs publics de consignes sanitaires identiques ou différentes de celles de mars 2020 en étape 1.
  • Nouveau confinement national avec demande de mise en œuvre par le gouvernement de l’ensemble des consignes sanitaires de mars 2020 en étape 1.

Du nouveau sur le Quotient Familial

Conformément à la volonté des CSEE délégants, c’est-à-dire tous les CSEE sauf ceux d’OFS et SCE, les élus du CSEC réunis en séance le 25 août ont décidé de confier la gestion des QF à une société extérieure, GESTFORM. Ils ont également décidé de revaloriser les tranches de QF selon les grilles ci-dessous pour l’année 2021 avec une revalorisation de + 3,0 % (taux réalisation NAO 2019):

2020 2021
QF De à QF De à
1 0 € 4 946 € 1 0 € 5 094 e
2 4 947 € 7 878 € 2 5 095 € 8 114 €
3 7 879 € 9 427 € 3 8 115 € 9 710 €
4 9 428 € 10 615 € 4 9 711 € 10 933 €
5 10 616 € 11 983 € 5 10 934 € 12 342 €
6 11 984 € 13 696 € 6 12 343 € 14 107 €
7 13 697 € 15 755 € 7 14 108 € 16 228 €
8 15 756 € 17 980 € 8 16 229 € 18 519 €
9 17 981 € 21 520 € 9 18 520 € 22 166 €
10 21 521 € 25 544 € 10 22 167 € 26 310 €
11 25 545 € 33 288 € 11 26 311 € 34 287 €
12 33 289 € 41 201 € 12 34 288 € 42 437 €
13 41 202 € 49 439 € 13 42 438 € 50 922 €
14 49 440 € 14 50 923 €

Pour le télétravail choisi

Le retour au travail sur site est très diversement mis en œuvre suivant les entités, les métiers et les établissements. Pour certaines activités, comme l’intervention, les salariés témoignent que nous sommes passés du télétravail obligatoire au retour obligatoire sur site. Même si le mot d’ordre a été de le faire avec progressivité et souplesse, la souplesse ne revêt pas toujours le même sens. Dans certaines équipes le maintien en télétravail n’est pas permis. Or, le virus continue de circuler et le gouvernement impose le port du masque partout sauf dans les bureaux individuels et encourage le recours au télétravail partout où c’est possible. Des salariés craignent pour leur santé. FOCom demande à ce que le télétravail choisi soit la règle. C’est-à-dire que lorsqu’un salarié demande le télétravail, dans la mesure où son métier et son niveau d’autonomie sont compatibles, il lui soit systématiquement accordé.
Cela permettrait :
– de répondre favorablement aux demandes de télétravail 5j/5 à ceux qui craignent pour leur santé,
– d’éviter les probables conflits entre personnes prudentes et celles qui ne supportent pas de travailler masquées,
– d’alléger les effectifs sur sites et de permettre une meilleure distanciation,
– de ne pas imposer le télétravail à ceux pour lesquels il pose problème,
– d’alléger les contraintes de transport et diminuer les risques qui lui sont liés,
– de rester cohérent quant aux mesures sanitaires et ne pas faire en permanence le yoyo (télétravail obligé puis interdit puis permis 1j/2 etc.).