Rémunération – carrières

Les résultats d’Orange confortent notre exigence d’une autre politique sociale

Malgré la crise sanitaire qui a impacté les domaines Voix et Data du segment de marché Entreprises et plus généralement les ventes d’équipements et terminaux mobiles, les résultats financiers 2020 du Groupe sont en sensible hausse, portée essentiellement par la France et l’Afrique & Moyen-Orient.
L’annonce de ces résultats a été l’occasion pour l’entreprise d’annoncer les contours du plan d’économies nettes de 1 Md € de coûts indirects à réaliser d’ici 2023. La moitié portera sur les frais généraux et de personnels ce que nous contestons une nouvelle fois. Les 2/3 de ce plan d’austérité toucheront la France, à l’exception des filiales de SI & IT.
Parallèlement on apprend comment sera allouée en 2021 et 2022 la manne de 2,2 Mds liée au remboursement d’impôt décidé par le Conseil d’Etat à Orange. Près d’un quart (soit plus de 500 M€) sera consacré au supplément de 0,20€  du dividende tandis que seulement 200M€ seront attribués à une Offre Réservée aux Personnels (ORP dont les modalités demeurent inconnues) et aux projets RSE.
Au vu des résultats obtenus grâce aux efforts exceptionnels consentis par les personnels tout au long de 2020, et ce malgré la crise, il est inadmissible pour FOCom que la Direction lésine sur l’accompagnement du télétravail, le maintien de la PVC et de la PVM, l’attribution d’une prime exceptionnelle pour tous ou la distribution d’actions gratuites au personnel. A la veille de négociations portant sur la rémunération (NAO, participation, PERCO), FOCom réitère son exigence d’une politique salariale beaucoup plus ambitieuse. L’annonce de la diminution du montant prévu pour l’intéressement et de la participation de 2021 (310 millions d’euros alors qu’il s’élevait à 337 millions en 2020) est un très mauvais signal.
Et, parce qu’il ne peut y avoir de performance économique sans performance sociale, FOCom exige que la Direction réévalue également sa politique de reconnaissance des compétences et qualifications. C’est particulièrement justifié au regard des adaptations demandées aux salariés pour réaliser les transformations  de l’entreprise, qui ne se sont pas ralenties malgré la crise sanitaire, le lancement du nouveau plan stratégique coïncidant avec le début de celle-ci.

Défendre nos parts variables

FOCom demande, conformément à l’engagement pris par notre PDG lors de la VIF du 26 novembre, qu’il n’y ait pas de baisse des parts variables. Les salariés ont tous souffert de la crise sanitaire qui dure maintenant depuis près d’un an. La Direction  n’a pas encore réalisé d’évaluation chiffrée mais elle déclare qu’à priori il ne devrait pas y avoir d’écart significatif avec les parts variables versées en 2019. Elle a choisi de faire cependant un comparatif englobant l’ensemble des métiers et portant sur toute l’année 2020 plutôt que de comparer population par population sur des périodes précises. Cette vision macro risque de masquer des écarts qui ne seront donc pas corrigés, ce qui serait en contradiction avec les engagements pris. L’ensemble des parts variables doivent avoir un niveau au moins équivalent à celui de 2019, y compris pour les cadres qui ont déjà été pénalisés sur leur PVM.

PPCR : la direction nous répond « non » !

La réponse de la direction à notre courrier du 9 décembre est tombée. Nous demandions que la réforme indiciaire liée au PPCR ne profite pas qu’à la retraite mais également aux fonctionnaires en activité. Nous demandions qu’ils bénéficient de l’augmentation de rémunération liée aux nouvelles échelles. La direction en a décidé autrement : le gain indiciaire sera repris sur le complément salarial. Une mesquinerie de plus alors qu’Orange vient de récupérer 2,4 Mds à l’issue d’un litige fiscal. La première raison donnée est qu’il était indiqué dès 2016 que la transposition à Orange des évolutions indiciaires se ferait en transformant une partie du complément salarial en points d’indice pour la retraite. La direction nous aurait prévenu, nous n’avons donc rien à dire !
Le deuxième argument est qu’il y a pire ailleurs ! Les postiers et autres fonctionnaires n’auraient pas eu les augmentations obtenues à Orange. Faut-il rappeler ces augmentations salariales, obtenues en particulier grâce à la pugnacité de FOCom lors des négociations salariales annuelles, ne compensent que partiellement le gel du point d’indice et évitent un trop grand écart entre fonctionnaires et contractuels de l’entreprise effectuant le même travail et assumant les mêmes responsabilités. Enfin la direction fait valoir que seuls les fonctionnaires d’Orange bénéficient d’un régime de couverture des frais médicaux. Quel rapport avec la réforme indiciaire ? Mystère ! Rappelons que le contrat groupe a été arraché après des années de lutte, de pétitions et de négociations et que, là aussi, il s’agissait d’une simple décision de justice puisque les contractuels bénéficiaient depuis longtemps d’un tel contrat.
FOCom s’insurge contre ces arguties qui masquent la volonté de faire des économies de bout de chandelle sur le dos des fonctionnaires.

Participation réévaluée


FOCom a signé un avenant à l’accord de participation pour que les jours d’ASA ou de congés maladie pour garde d’enfant de moins de 16 ans ne soient pas soustraits du temps de présence pour calculer la participation à venir. Sans notre signature, les salariés auraient été pénalisés pour des absences dues à la pandémie.

Revaloriser les salaires !

salaire revalorisationL’Insee vient de publier sa dernière note relative aux salaires. En 2018, le salaire brut moyen était de 3.137€ et le salaire net de 2.369€ dans le secteur privé pour un poste en équivalent temps plein. La croissance des salaires en 2018 (+0,4%) est inférieure à celle enregistrée en 2017 (+0,9%), ainsi qu’à l’augmentation moyenne enregistrée ces 20 dernières années (+0,6%). Il s’agit de la plus faible hausse depuis 2014.
Le salaire médian était quant à lui de 1.871€ nets en 2018, inférieur de 21% au salaire moyen. Il permet cependant une meilleure lecture de la répartition des salaires dans la population active car derrière la moyenne, il existe des différences importantes dans les hauts salaires et une forte concentration dans les bas. Près de 80% des salariés reçoivent un salaire net dans un intervalle compris entre le salaire minimum (1.177 nets des contributions et des cotisations) et 3.000€ par mois. 10% des salariés gagnent moins de 1.282€ (premier décile) et 10% gagnent plus de 3.776€ par mois (9ème décile). Enfin, le dernier centile (99ème centile) perçoit plus de 9.172€ par mois, soit environ 8 fois le SMIC. La hausse pour le sommet de la pyramide est 6 fois plus importante. Quant à l’écart de salaire entre femmes et hommes, en équivalent temps plein, il se situe encore à 16,9%.  Malgré cette situation, qui ne va pas s’améliorer avec la pandémie, le Premier Ministre a annoncé qu’il n’y aura « pas de coup de pouce au Smic ». Or, la consommation des ménages, donc le pouvoir d’achat des salariés, est un facteur important de croissance. La relance indispensable doit s’appuyer sur l’augmentation des salaires et non sur une spirale sans fin d’austérité.

Pour ce qui concerne Orange, qui vient de récupérer 2,4Mds € d’un vieux litige fiscal, FOCom renouvelle sa demande d’une attribution gratuite d’actions et d’une prime immédiate pour tous.