TOTEM, la TowerCo européenne d’Orange

En janvier 2018, la signature du « New Deal », entre le gouvernement, l’ARCEP et les Opérateurs mobiles, vise à généraliser une couverture mobile de qualité sur l’ensemble du territoire Français. Orange estime que le besoin croissant de couverture n’est pas prêt de s’arrêter et envisage de confier la gestion de son infrastructure passive à une structure dédiée, HoldCo, détenue par Orange SA. Pour rappel, en France, les Telco devront répondre à un ensemble d’obligations fixées par le régulateur des télécoms dans le déploiement de leurs antennes 5G. Chaque opérateur devra implanter 3.000 nouveaux pylônes d’ici 2022, 8.000 en 2024 et enfin 10.500 en 2025, ce qui constitue une pression réglementaire supplémentaire pour Orange. La création de cette HoldCo est une véritable aubaine financière pour le groupe, génératrice de cash avec ses 40 000 sites européens, dont 17.500 en France. L’objectif est bien d’accroitre la rentabilité des pylônes et des toits-terrasses en accueillant le plus d’opérateurs possible, avec les conséquences que cela peut engendrer vis-à-vis de la concurrence. Dans ce dossier, présenté en CSEC le 16 février, FOCom déplore, une fois de plus, l’absence d’éléments chiffrés sur les perspectives économiques et financières. Le capital de cette holding sera-t-il ouvert à d’autres investisseurs ? Orange bénéficiera-t-elle d’emplacements de qualité sur les sites afin de préserver la qualité de son réseau ? Quant au volet social et RH, nous ne pouvons que déplorer le manque de transparence et d’études sur les impacts humains, avec une gestion « au cas par cas » qui n’est pas à la hauteur des ambitions de ce projet. Sur ce point, nous alertons la Direction sur le sort des salariés en Dbis (classification interne à Orange SA et sortant du cadre de la convention CCNT). Leur situation doit faire l’objet d’une négociation collective afin d’empêcher toute déqualification en bande D et d’assurer que ces salariés soient requalifiés en bande E sur leur filiale.