Vie au travail

TECHNICIENS : 100 % digital = 100 % fliqués

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À la manière d’Uber et de son système de commandes de véhicules par GPS, la direction d’Orange expérimente actuellement un système de géolocalisation et de notation des techniciens via une application développée par Smartfix censée « améliorer l’expérience client lors des interventions ».

Déjà expérimentée à Nice et au Havre pour la fibre, en Normandie, et dans le Sud-Est chez un sous-traitant d’Orange, la démarche est actuellement testée auprès de techniciens volontaires du Département d’Intervention Client et Réseau 75 et 92.
Le client reçoit un SMS l’invitant à se rendre sur la web-app où il peut récupérer le prénom, la photo et la note du technicien. Outre les possibilités classiques laissées au client comme celles de vérifier les infos sur le RDV, laisser un message et accepter (ou refuser) un décalage du RDV, le client peut suivre le trajet du technicien 20 minutes avant le RDV. Et il a la possibilité de noter le technicien le lendemain de l’intervention.

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« Technicien 100% digital » = technicien 100% fliqué ?

Á la manière d’Uber et de son système de commandes de véhicules par GPS, la direction d’Orange veut mettre en place un  service de géolocalisation et de notation de ses techniciens, via une application développée par Smartfix censée « améliorer l’expérience client lors des interventions ». Le client reçoit un SMS l’invitant à se rendre sur la web-app où il peut récupérer le prénom, la photo et la note du technicien ( !). Il peut suivre le trajet du technicien 20 minutes avant son RDV et noter l’intervenant le lendemain. « Techniciens 100% » est actuellement en test en UI Normandie, Paris et Sud Est… FOCom met en garde contre une digitalisation intrusive, voire liberticide, qui ne respecterait pas les préconisations de la CNIL et qui ne recevrait l’adhésion des personnels impactés.

Sans Bureau Fixe

Effet de mode et/ou levier substantiel d’économies, les grands projets immobiliers d’Orange (Bridge, Lyon 2020, etc.) ont tous pour socle commun les SBF. Avec des bureaux fixes, compte tenu des TPS, des temps partiels, des formations, des congés, du télétravail… de nombreux postes de travail sont sous-occupés. L’espace est donc repensé en fonction des besoins et temps de passage de chacun. Le salarié nomadisé sort chaque matin son ordinateur et ses dossiers de son casier, se branche sur la première position libre et fait « clean desk » à la fin de sa vacation.  Cela signifie bien plus que la perte d’un bureau fixe. C’est la perte de voisins stables, de communication, de sociabilité, de sécurité et de sérénité. La systématisation du desk sharing accentue le sentiment d’isolement, l’impression d’être interchangeable. Pour FOCom, il n’est pas admissible de toujours sacrifier les conditions de travail à la réduction des coûts. Ici, en l’occurrence, des coûts immobiliers.

Télétravail entre accord et ordonnances

En 2018, 24% de la population active Orange en France pratiquent le télétravail de manière régulière ou occasionnelle.  Le travail à domicile reste le modèle privilégié.
Les disparités sont importantes selon les services : 10 à 27% dans les divisions mais  ils ne sont que 2,5% en moyenne dans les services dépendants de DO (hors cas de la DO IDF avec 11,7%).
Les femmes représentent 36,7% de l’effectif total des salariés mais dépasse les 50% du volume des télétravailleurs. Ce qui pose la question des modes de travail sur site, proposés par l’entreprise aux femmes.
Les ordonnances  Macron, quant à elles,  affirment le droit au télétravail mais en parallèle suppriment l’obligation de prise en charge des frais par l’employeur. L’avenant 2017 à l’accord d’entreprise signé par FOCom a au contraire élargi le versement de la prime compensatrice aux télétravailleurs en volume jours. Il permet également de protéger les salariés contre certaines dérives telles que la non réponse aux demandes de télétravail ou bien le chantage aux changements d’horaires.

Delivery met le feu

La grève a été massivement suivie ce 6 février au département Delivery de l’AEOA.
Les conditions de travail se sont considérablement dégradées dans les services concernés par la mise en oeuvre de Delivery. À chaque occasion, FOCom a alerté la Direction et exigé le déblocage de moyens en termes d’emplois mais aussi de reconnaissance. Devant la pression, la Direction a déclenché en novembre un « crash program » ce qui revenait à reconnaître l’ampleur des problèmes. Elle a promis des recrutements. Ceux-ci sont en nombre insuffisant et tardent trop à venir, sachant qu’il faut un an de montée en compétences pour rendre les futures recrues totalement opérationnelles. Nous sommes donc encore loin de la sortie du tunnel et les conditions de travail continuent à se détériorer ! Dans cette situation extrêmement tendue dont les salariés font les frais, la Direction doit lâcher immédiatement :
– des recrutements en nombre suffisant ;
– un accompagnement financier spécifique pour tous les acteurs impactés par les difficultés de mise en œuvre de Delivery et Compliance ;
– la suppression des disparités de classification pour un même travail (ex. : collègues en D assurant les tâches des RAC 3 positionnés au minimum en Dbis ou soutiens Delivery qui sont encore en D) ;
– la reconnaissance de la multi-compétence liée à Delivery, en favorisant toutes les solutions telles que les parcours qualifiants permettant à des RAC2 multi-compétents de devenir RAC3.
Et nous attendons toujours :
– un SI performant, ergonomique et simplifié
– une meilleure réactivité dans la mise en place des plans de formation en particulier pour les nouveaux arrivants
– une meilleure communication des actions entreprises pour améliorer véritablement le quotidien des équipes.