Sans Frontières

FERPA – Une Europe sociale et juste pour l’ensemble des retraités

La FERPA est l’organisation syndicale européenne représentative des retraités et des personnes âgées à l’égard de toutes les institutions européennes (Commission, Conseil d’Europe, Parlement européen, Comité Économique et Sociale). La FERPA fait partie de la CES avec laquelle elle coordonne sa politique, dans le cadre du dialogue social européen, principalement en matière de protection sociale, retraite, soins, afin d’éviter des conflits de générations entre travailleurs actifs et retraités.
La FERPA est ouverte à toutes les organisations interprofessionnelles de retraités ou par secteur, faisant partie d’un syndicat national membre de la CES.

La FERPA s’est développée au sein de la Confédération européenne des syndicats (CES) et travaille activement à porter les revendications pour construire voire infléchir les politiques de l’Union européenne en matière de droits sociaux. Elle souhaite qu’une procédure soit mise en place pour que la Commission européenne consulte les organisations les plus représentatives de retraités et de personnes âgées afin que leur voix soit entendue. Les organisations membres de la Fédération font également pression sur leurs gouvernements nationaux, en particulier avant les réunions du Conseil européen dont l’ordre du jour comprend des sujets de préoccupation pour les retraités et les personnes âgées.

Dans cette mandature en cours, la FERPA vient d’entériner un travail revendicatif, de réflexion également, qui fera l’objet prochainement d’une diffusion massive par nos organisations syndicales en Europe. Ce manifeste de la FERPA s’intitulera « le droit de vivre dans la dignité pour les retraite(es) et les personnes âgées » (https://ferpa.org/fr/news/nouveau-manifeste-de-la-ferpa).

Quelques extraits de ce manifeste :

…La FERPA entend agir, avec la Confédération Européenne des Syndicats (CES), pour que le Socle Européen des Droits Sociaux ne soit pas qu’une énumération de beaux principes ou de bonnes intentions, mais devienne une réalité pour chaque citoyenne et chaque citoyen européen quels que soit l’âge ou le pays dans lequel il vit…
…Il faut éviter une dégradation du pouvoir d’achat des salariés lors du passage à la retraite.

Une revendication fondamentale peut-être ainsi définie :

Combattre et prévenir la pauvreté des personnes retraitées et âgées pour avoir le droit de mener une vie digne.

Elle se décline en quatre DROITS prioritaires :

  • Le droit à des pensions décentes pour lutter contre la pauvreté et notamment des femmes qui ont une espérance de vie plus longue que celle des hommes et qui se retrouvent souvent seules à la fin de leur vie, avec un seul revenu, dont le montant a été amputé par une vie de travail fragmentée.
  • Le droit à des soins de santé et de longue durée de qualité, financièrement et géographiquement accessibles.
  • Le droit à un logement sain et décent, quel que soit le type d’habitat choisi par la personne et à des services publics, essentiels, abordables et de proximité.
  • Le droit à l’inclusion sociale de toutes les personnes âgées pour garantir dans un esprit intergénérationnel leur pleine participation à toutes les activités sociales, politiques ou culturelles…

On voit bien que ces sujets sont toujours d’actualité et montrent, s’il le fallait, l’importance de la revendication auprès des états membres de l’Union européenne.
Plus que jamais les organisations membres de la FERPA sont mobilisées. Nous entendons agir avec la CES, auprès des décideurs (la Commission, le Parlement européen, aux niveaux locaux et nationaux) et suivant les thèmes, pour faire aboutir ces revendications. Dans la continuité des orientations confédérales, FO participe activement à la revendication européenne, socle stratégique et incontournable en matière d’égalité pour tous. Depuis deux ans, FO est présente et active au sein du Comité de direction de la FERPA où elle a beaucoup contribué à la rédaction du manifeste et à l’inscription de l’indexation des pensions sur les salaires dans les revendications.

Réussir l’unanimité de tous les syndicats européens sur des revendications est une preuve que l’Europe sociale peut s’écrire autrement concernant le droit social pour les retraités et pour les actifs.

L’ Europe face à l’inflation

Confrontés à l’augmentation des prix de l’alimentation et de l’énergie, les gouvernements européens prennent des mesures d’urgence.
Le taux d’inflation dans la zone euro était de 5 % en décembre, avec d’importantes disparités régionales. L’Europe de l’Est est particulièrement frappée par la hausse de la facture alimentaire. En décembre en Lituanie, l’inflation, poussée par une hausse choc des tarifs de l’énergie, a atteint 10,7 % (12,2 % en janvier) – c’est le deuxième taux le plus élevé d’Europe.

Déjà, les autorités politiques déploient des mesures pour atténuer les effets sur les consommateurs. En Italie, où le gaz domine le mix énergétique, l’État a débloqué 3,8 milliards d’euros pour lutter contre l’augmentation de la facture liée à l’énergie (auxquels a été ajoutée, le 21 janvier, une nouvelle enveloppe de 1,7 milliard d’euros).
La France, qui, avec l’Espagne demande une réforme profonde du marché de l’électricité en Europe, a promis de limiter à 4 % la hausse de la facture d’électricité des Français en 2022. En Bulgarie aussi, l’État a gelé les tarifs de l’électricité et du chauffage jusqu’à fin mars.

Le gouvernement hongrois, de son côté, a annoncé que le prix des produits alimentaires essentiels serait ramené à son niveau d’octobre. La Serbie et la Macédoine du Nord ont déjà plafonné certains aliments de base, comme le pain, le sucre et l’huile de tournesol.
La Pologne, la Roumanie et la République Tchèque planchent sur une baisse de la TVA sur l’électricité et le gaz. Fin 2021, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé toute une série d’autres mesures pour aider la population à faire face à la hausse des prix de l’alimentation, notamment des aides de 400 à 1 437 zlotys (87 à 314 euros) qui seront versées cette année aux familles défavorisées, en fonction des revenus et de la taille du foyer.

Emploi au Maroc – La difficile mission de l’inclusion

Depuis plusieurs années, l’aggravation du chômage au Maroc vire à la catastrophe, accentuée par la pandémie et ajoutée à des conditions climatiques alarmantes liées au déficit de pluie. Avec un million de chômeurs supplémentaire enregistré à chaque décennie, il y a près de 3,7 millions de jeunes chômeurs au Maroc. L’enseignement supérieur, considéré comme un pilier stratégique au développement économique du pays, est devenu une oasis en plein désert. La formation des jeunes pour leur frayer une voie vers la vie active dans un marché de plus en plus compétitif et aux conditions incertaines peine à trouver sa bonne équation, puisque 19,6 % des diplômés sont actuellement au chômage, contre 4,6 % pour les jeunes sans aucun diplôme. Ce qui ne manque pas d’interpeller les institutions marocaines quant à l’efficacité des réformes du système éducatif du pays.

Un rapport effectué par l’HCP (Haut Commissariat au Plan) confirme cette tendance et expose la surreprésentation de deux groupes de chômeurs : les jeunes et les femmes. L’insertion des femmes dans la population active stagne malgré la croissance du PIB du pays.
Omar Kettani, économiste et professeur à l’Université Mohamed V de Rabat affirme qu’une meilleure politique d’éducation inclusive est la seule option qui permettra d’inverser ce phénomène. Atteignant 16,8% en 2021, le chômage des femmes continue d’assombrir le tableau du marché du travail. L’importante représentation de la population en zone rurale (40 % de la population active dont 8 millions de femmes) est un élément à prendre en compte pour établir un véritable plan d’action.

L’analyse du HCP préconise de créer plus d’emplois de meilleure qualité dans les secteurs à forte productivité, de favoriser l’industrialisation et de stimuler les services formels à forte valeur ajoutée. En somme, des mesures fortes et urgentes pour répondre à cette crise du chômage et des inégalités.

Espagne – Les sables mouvants de la précarité salariale

Le pouvoir en place avec sa majorité absolue a adopté une des « loi travail » les plus libérales en Europe. Le texte en vigueur est très favorable aux entreprises et offre une grande flexibilité en matière de licenciements. Les points générant des désaccords sont la possibilité de licenciement suite à un arrêt maladie; la priorité actuelle de la convention d’entreprise sur la convention collective; la possibilité pour une entreprise de modifier de façon unilatérale le contrat de travail après signature des deux parties et davantage de flexibilité pour recourir aux intérimaires.
Alors que des entreprises espagnoles s’essaient à la semaine de quatre jours, avec une réduction du temps de travail allant jusqu’à 32h/semaine accompagnée d’une baisse de salaires, les principaux syndicats espagnols (UGT et Unai Sordo) contestent la baisse de pouvoir d’achat dont les espagnols vont devoir se satisfaire.
Car même si l’expérimentation pourrait trouver son sens dans une nouvelle économie où la révolution technologique permet de produire un bien ou un service en moins de temps qu’auparavant, la baisse de salaire plongera un peu plus les espagnols dans l’austérité.

Cet essai serait-il une façon déguisée de rendre corvéable à merci les travailleurs espagnols durement touchés par la crise ? Une chose est sûre, les espagnols devraient subir une transformation importante du « travail » dans laquelle bas salaires rime avec contrats précaires.

Nouvelle étape dans la dégradation du service postal américain

Le plan stratégique décennal nommé « Delivering for America » est entré en vigueur le 1er octobre. Rédigé par le ministre des Postes Louis DeJoy, il n’est rien de moins qu’un business plan destiné à entraver et discréditer l’USPS (United States Postal Service), ouvrant ainsi la voie à sa privatisation.

Le plan « détruira le service postal en temps opportun dont les gens dépendent pour les médicaments, le paiement des factures et les opérations commerciales dans les régions rurales de l’État », a déclaré le procureur général de Caroline du Nord, Josh Stein.
La première étape consiste à allonger le délai maximum de livraison du courrier de première classe de 3 à 5 jours. Cette mesure, ostensiblement mise en place pour réduire les coûts, sera accomplie en éliminant US Air Mail et en acheminant le courrier uniquement par camion. La disparition de la US Air Mail, créée en 1918, replacera les délais de livraison comme ils étaient il y a un siècle. Cette stratégie prévoit également la réduction des heures d’ouverture des bureaux de poste. De plus, le plan augmentera les prix pour le public.

Côté conditions d’emploi, un accord signé en 2010 a gelé les salaires pendant les deux premières années et a prévu des augmentations qui ont à peine suivi le rythme de l’inflation les années restantes. Il ne contenait aucune augmentation du coût de la vie pendant les deux premières années et les reportait au cours des troisième et quatrième années. De plus, l’accord a créé un deuxième niveau de travailleurs qui sont payés environ 10 % de moins que leurs collègues.
Il a également élargi la main-d’œuvre temporaire de l’USPS, qui bénéficie encore moins d’avantages que les employés à part entière.

Ce modèle ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ?

Alors que les négociations se poursuivent, les États-Unis sont témoins de la plus grande vague de grèves depuis des décennies. Une partie de la population des États-Unis est surprise de voir que le service postal est tout à coup devenu un champ de bataille. Les travailleurs et travailleuses des postes savent cependant que leur travail se retrouve souvent au carrefour de la démocratie, de la sphère publique et de l’économie.