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Changement climatique et travail : impacts et prévention

Changement climatique

Le changement climatique est devenu un enjeu majeur qui affecte non seulement notre environnement, mais également la santé des salariés. Les conséquences de ce phénomène se manifestent de manière alarmante, avec trois composantes principales à considérer.

Tout d’abord, les vagues de chaleur sont en augmentation. Leur fréquence, leur durée et leur intensité croissantes entraînent des risques significatifs, tels que les coups de chaleur, la fatigue excessive et une augmentation des accidents de travail. Ensuite, les événements extrêmes, tels que les pluies diluviennes, les inondations, les sécheresses et les incendies, compromettent la robustesse des infrastructures et compliquent la gestion des crises. Enfin, la modification de l’environnement a des répercussions sur la qualité de l’eau et de l’air, ce qui peut entraîner des risques accrus de nouvelles pathologies.

Tous ces points et revendications ont été signalés à la Direction par FOCom à la Commission de Prévention des Risques Professionnels et Promotions de la Santé au Travail (CPRPPST). Les impacts sur la santé sont préoccupants. Environ 2,4 milliards de travailleurs dans le monde sont exposés à une chaleur excessive, ce qui entraîne chaque année 22,8 millions d’accidents du travail et 19 000 décès. De plus, la pollution de l’air est responsable de 860 000 décès parmi les travailleurs en extérieur. Par ailleurs, 1,6 milliard de salariés sont exposés aux rayons UV, augmentant ainsi le risque de cancers cutanés. Sur le plan mental, l’éco-anxiété et le stress post-traumatique sont en hausse, entraînant une perte de productivité et des impacts psychologiques significatifs.

Face à cette situation préoccupante, le syndicat FOCom formule plusieurs revendications clés. Il souligne l’urgence d’agir pour protéger les travailleurs des effets du changement climatique et appelle à des mesures concrètes, notamment l’instauration de réglementations claires. L’amélioration des conditions de travail est également essentielle, avec des propositions pour adapter les horaires, alléger la charge physique et garantir des pauses régulières.

FOCom insiste sur la nécessité d’évaluer spécifiquement les risques liés aux postes de travail en tenant compte des impacts climatiques. De plus, il remet en question les politiques de restructuration d’Orange, en particulier celles concernant le télétravail et les déménagements. Il appelle à une approche globale qui place l’humain au centre des préoccupations, en faisant de la qualité de vie au travail (QVCT) une priorité.

Il est essentiel qu’Orange adopte une vision globale qui place la santé des travailleurs comme un enjeu majeur de sa stratégie. FOCom continue de défendre les droits des salariés face aux défis posés par le changement climatique, en veillant à ce que des actions concrètes soient mises en œuvre pour garantir leur sécurité et leur bien-être. La santé ne doit pas être une option, mais une priorité incontournable dans le contexte actuel.

Résultats 2024 : tout au vert

Résultats 2024

Heureux actionnaires… Mais que reste-t-il pour les salaires ?

Ces résultats 2024 du Groupe Orange intègrent pour la première fois une déconsolidation des comptes de l’Espagne, après mise en œuvre de la fusion entre Orange Espagne et MásMóvil, au sein de la Joint-Venture MásOrange.

Qualifiés par Christel HEYDEMANN de « solides et en ligne avec la stratégie Lead the Future », ces résultats annuels ont été conclus par une très belle performance commerciale au 4ème trimestre, pour afficher au final l’ensemble des indicateurs financiers au vert : Chiffre d’Affaires en hausse (+1,2 % avec 40,3 Mds€), EBITDAaL en croissance (+2,7 % avec 12,1 Mds€), Cash-Flow Organique en forte progression (+5,9 % avec 3,4 Mds€) ainsi que le Free Cash-Flow « all-in » (+19,1 % avec 3,0 Mds€).

Ces excellents résultats, portés par l’Afrique et Moyen-Orient (+11,1 % de CA, +13,2 % d’EBITDAaL), sont également marqués par un retour de la croissance en France (+0,5 % de CA, +0,7 % de l’EBITDAaL), une solide croissance de l’EBITDAaL en Europe (+3,9 %), et une bonne résistance d’Orange Business à la transformation de son marché (division par deux de la décroissance de son EBITDAaL avec -8,4 %).

De tels résultats ont permis une reprise des investissements sur tous les segments de marchés (+2,9 % des eCapex avec 6,4 Mds€), et une forte réduction de la dette nette (-16,7 % avec 22,5 Mds€) bien aidée il est vrai par les 4,2 Mds€ de produits de cession issus de la vente d’Orange Spain à la Joint-Venture MásOrange. Le ratio Dette nette / EBITDAaL est ainsi passé de 2,05x à 1,84x.

Au final, le Résultat Net consolidé du Groupe affiche une stabilité légèrement positive, avec 2,9 Mds€ (+0,3 %), qui seront malheureusement ponctionnés de 2 Mds€ par la promesse de distribution de dividendes aux actionnaires confirmée à 0,75 € / action.

Vu des salariés, d’autres économies sont annoncées au marché financier : le plan TPS 2025-2028, ainsi que les plans de départ en Pologne et Orange Business, devraient générer à moye terme une baisse des charges en personnel avec un impact positif estimé à 450 M€.

Côté rémunérations, les premières conséquences de ces bons résultats annuels devraient se traduire mécaniquement par une hausse sensible de l’Intéressement, et une stabilité de la Participation (impact que nous allons consolider plus précisément dans les prochains jours). Mais pour FOCom, l’essentiel repose d’abord dans une juste reconnaissance des efforts remarquables consentis par les salariés qui ont été les principaux acteurs de ce résultat financier, malgré un contexte social souvent tendu et parfois douloureux du fait des nombreuses transformations et autres projets immobiliers subis.

Après plusieurs années de Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) au rabais, générant une perte de pouvoir d’achat des salariés imposée par un taux directeur inférieur à l’inflation, FOCom espère que la Direction saura sortir cette année de sa posture minimaliste, pour garantir à chacun les augmentations salariales collectives et individuelles que chacun et chacune mérite.

GEPP Orange : une gestion prévisionnelle des suppressions d’emploi

GEPP Orange

La Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels (GEPP) est un processus permettant à l’entreprise d’anticiper les évolutions de ses besoins en emplois et en compétences pour les trois ans à venir. Elle repose ainsi sur une analyse des évolutions de l’environnement de l’entreprise ainsi que sa stratégie. Ce processus continu est réactualisé tous les ans au sein du Groupe Orange. Cet outil est essentiel aux entreprises pour continuer non seulement d’être performantes, mais aussi de garantir leur compétitivité.

La GEPP vise donc essentiellement à accompagner les transformations internes, en favorisant l’employabilité des collaborateurs par anticipation des besoins futurs en compétences.

Une entreprise comme Orange n’a d’autres choix que de se transformer face à l’évolution technologique constante et au marché très concurrentiel.

La négociation GEPP Orange 2025 / 2027 propose différents dispositifs d’accompagnement. Ces dispositifs permettent, soit de se réorienter par la formation vers un métier en croissance au sein du Groupe, soit de quitter Orange SA, et ce par différents processus : TPS, TPA, rachat de trimestres, retraite progressive, mécénat, primes aux mobilités vers les filiales… FOCom déplore le fort déséquilibre affiché par la politique du Groupe, beaucoup plus axée sur l’accompagnement voire l’incitation aux départs de l’entreprise, que sur les mesures favorisant l’employabilité.

Le projet Orange Perspectives regroupe à la fois les parcours de montées en compétences sur le métier actuel (up-skilling) au regard des besoins identifiés par la GEPP, et les parcours d’acquisition de compétences pour un changement de métier parmi ceux jugés prioritaires pour le Groupe (re-skilling). Certes, cette partie Développement des compétences peut paraître intéressante. FOCom s’interroge néanmoins : est-elle suffisamment dimensionnée par rapport aux besoins et à la démographie des effectifs ? Rappelons notamment que l’âge moyen du Groupe Orange est d’environ 54 ans. Qui seront les salariés seniors prêts à entreprendre ce type de parcours, nécessitant un investissement personnel très important et exigeant, pour certains, de repartir de zéro ? Pour FOCom, il semble assez probable qu’Orange n’investisse pas sur la formation des très nombreux candidats potentiels au départ du Groupe… Et ce n’est pas avec le très faible nombre de recrutements externes pour l’instant affichés sur les trois prochaines années, que le besoin en compétences pourra être comblé !

Pour ce qui est des possibilités de départs, toutes les tranches d’âge sont aussi ciblées. Le TPS (Temps Partiel Senior) permettra aux salariés retraitables d’ici le 31/12/2033 de partir cinq ans avant (1ère année travaillée à 50% rémunérée à 70%, et les 4 années restantes non travaillées seront rémunérées à 65%). L’entreprise propose par ailleurs un accompagnement financier aux collaborateurs leur permettant de se projeter vers un emploi au sein d’une autre entreprise. Cela peut être un recrutement hors du Groupe, la création de sa propre entreprise, …

Malgré le fait que le DRH du Groupe ait rappelé à la délégation FOCom que l’objectif ne serait pas du tout de réduire la masse salariale, tous les accompagnements ne font que prouver le contraire. N’oublions pas que l’objectif est de diminuer cette masse salariale de moitié d’ici 2030 !