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Formation : le big bang de la nouvelle loi

L’Assemblée nationale vient d’adopter le projet de loi dit « pour la liberté de choisir son avenir professionnel ».
Concernant la formation professionnelle, le texte prévoit de déréguler l’offre de formation. L’ouverture d’un centre de formation pour apprentis (CFA) sera autorisé sur simple déclaration en préfecture. Quant au financement des CFA, il sera dorénavant fixé en fonction du nombre d’inscrits ce qui fait craindre le renforcement des inégalités territoriales en matière d’accès à la formation professionnelle, singulièrement en milieu rural, avec le risque de voir disparaître des centaines de CFA.
Par ailleurs, le compte personnel de formation (CPF) sera désormais crédité en euros – de 500 € par an à 800 pour les personnes les moins qualifiées – et non plus en heures. C’était une ligne rouge pour FO, notamment car le CPF monétisé est mal taillé pour financer des formations longues et onéreuses. Or ce sont justement celles-ci qui permettent les rebonds professionnels, les augmentations de salaire, voire le retour à l’emploi.
Globalement, FO dénonce l’individualisation qui piétine les garanties collectives et l’accélération de la marchandisation de la formation professionnelle et de l’apprentissage.

Comment gagner 30 milliards

Pour atteindre les 30 milliards d’euros d’économies sur la dépense publique à l’horizon 2022, les experts du comité Cap 2022 ont pondu un plan choc mettant en cause notre modèle social et républicain. Parmi leurs 22 propositions citons :
– la remise en cause des APL pour les étudiants rattachés au foyer fiscal de leurs parents et le calcul des prestations sur la base des revenus de l’année n et non plus n -2 (1,3 milliard d’économie)
– la fin de l’universalité des allocations familiales (30% de foyers n’en toucheraient plus),
– la privatisation de certaines missions de l’Etat y compris dans le domaine de la concurrence, de la protection du consommateur et de la répression des fraudes,
– le paiement direct par l’usager de certains services publics et la mise en place d’un péage urbain dans les principales métropoles,
– une énième réforme du système de soins (en manque cruel de moyen) visant une économie de 5 milliards,
– « l’assouplissement » (!) du statut de fonctionnaire,
– de nouveaux transferts de compétences vers les collectivités locales déjâ asphysxiées…
Ce ne sont que quelques exemples de l’arsenal de guerre envisagé contre les fonctionnaires et les usagers du service public, que FO condamne avec vigueur.

Nouveau coup de rabot sur les aides au logement

Au 1er  octobre 2018, les APL ne seront pas revalorisées en fonction de l’indice de révision des loyers comme il est d’usage. Cette mesure équivaut à une baisse d’en moyenne 4,68 euros par mois. Elle s’ajoute à la baisse de 5 euros décidée en octobre dernier pour « boucler le budget de 2017 ». Le gouvernement prouve une nouvelle fois que son titre autoproclamé de « gouvernement du pouvoir d’achat » est fort usurpé. Emmanuel Macron est surtout décidé à faire payer tous ces « assistés » qui « coûtent un pognon de dingue ». Dès lors les dépenses sociales apparaissent comme des variables d’ajustement budgétaire pour financer son soutien aux revenus des plus fortunés (10 milliards d’euros de cadeaux fiscaux distribués aux entreprises et aux plus riches).

Les robots ont-ils une âme ?

A défaut d’âme, la Commission européenne n’a pas retenu l’idée du Parlement (européen) de donner un statut juridique aux robots (voitures autonomes, drones, et autres robots industriels ou de loisirs). C’est-à-dire des droits et des obligations, notamment en cas d’accidents impliquant ces machines. Certains pays y étaient favorables, tels l’Estonie, qui souhaite donner aux robots et à l’intelligence artificielle un statut légal, à mi-chemin entre celui de l’homme et celui de l’objet. Mi personnalité juridique, mi objet.  À titre d’exemple, en Estonie toujours, l’intelligence artificielle pourra être dotée d’un droit de représentation de son propriétaire : elle sera juridiquement capable de conclure des contrats en son nom et pour son compte. Mais la Commission européenne n’est pas allée dans le sens qui aurait laissé un Georges Orwell rêveur : dans l’immédiat elle a décidé de ne pas créer de statut légal pour les robots.
Ouf !!! déjà que les statuts des travailleurs sont de plus en plus mis à mal (voir le projet de réforme de la SNCF), on peut toujours craindre que nos « amis » les robots aient un jour un statut bien plus protecteur que celui des salariés. Il faut dire qu’ils ont l’avantage de ne jamais faire grève….