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Droit à la déconnexion : simple principe ou réalité chez Orange ?

En cette période estivale, le droit à la déconnexion prend tout son sens… Pourtant, beaucoup de collègues continuent de recevoir sollicitations professionnelles : appels, mails, messages Teams, même pendant leurs congés.

Chez Orange, ce droit reconnu par le Code du travail et inscrit dans les accords d’entreprise reste trop souvent théorique.

FOCom rappelle que le droit à la déconnexion est avant tout une protection de la santé des salariés : préserver les temps de repos, éviter la surcharge numérique, garantir un véritable équilibre entre vie personnelle et professionnelle. Télétravail et outils digitaux ont rendu la frontière encore plus floue. Mais hors horaires de travail et pendant les vacances, la coupure doit être totale.

Pour FOCom, ce droit doit être une réalité concrète :

  • Pas de sollicitations professionnelles durant les congés ou en dehors des horaires de travail y compris pour les CEA.
  • Une exemplarité attendue de la part des managers.
  • Une sensibilisation renforcée sur l’usage raisonné des outils numériques.
  • Une vigilance collective face aux dérives.

Ne pas répondre hors temps de travail, c’est exercer un droit, pas commettre une faute. FOCom invite tous les collègues à alerter en cas de pressions ou de sollicitations abusives. Le respect des temps de repos est un sujet de santé publique et un enjeu collectif. Le respect de la vie privé est applicable à tous.

En cette période estivale, FOCom reste mobilisée pour défendre ce droit essentiel.

Charge de travail : entre promesses d’Orange et souffrance sur le terrain

À l’occasion de la Semaine de la QVCT 2025, la table ronde « Parlons de la charge de travail » a mis en lumière une problématique brûlante : la gestion de la charge de travail. Un enjeu crucial, à la fois pour la performance de l’entreprise et pour la santé mentale des salariés.

Un contexte alarmant

Depuis plusieurs mois, la charge de travail ne cesse de s’alourdir. En cause : des réorganisations successives, des suppressions de postes non remplacées et une pression accrue sur les équipes restantes.
Ces choix, souvent dictés par des logiques économiques, ont des conséquences désastreuses : épuisement, perte de sens, tensions dans les équipes, sentiment d’abandon. Sur le terrain, les salariés doivent faire toujours plus, avec toujours moins, dans une urgence devenue permanente.
Les responsabilités augmentent, les effectifs fondent, et les ambitions de la direction paraissent souvent déconnectées des réalités.

Des outils… mais des limites

Orange met en avant des dispositifs de régulation : outils de diagnostic, ateliers, formations, groupes de parole… Mais ces initiatives restent insuffisantes si elles ne s’accompagnent pas de moyens concrets.
La charge ne se résume pas à ce qui est prescrit dans les fiches de poste. Elle comprend aussi la charge invisible, ressentie, émotionnelle : celle qui épuise, mais qui ne se dit pas toujours.

Nombre de salariés n’osent pas exprimer leurs difficultés, par crainte d’être jugés ou stigmatisés. La régulation ne peut pas se limiter à des indicateurs ou à de la communication : elle doit devenir un vrai levier collectif, partagé par les équipes et leurs managers.

La dure réalité du terrain

Des outils comme la priorisation, la régulation collective ou la gestion des émotions sont essentiels, mais leur mise en œuvre reste difficile.
Les tensions, les conflits, les clients agressifs, la perte de repères… tout cela pèse lourdement sur les épaules des équipes. L’absence de reconnaissance et de marges de manœuvre concrètes aggrave encore la situation.
Les discours officiels se veulent rassurants, mais le quotidien des salariés, lui, reste très éloigné de ces intentions affichées.

FOCom : agir pour faire respecter les droits

FOCom le rappelle : la régulation de la charge de travail doit être une priorité collective. Elle ne peut reposer uniquement sur les salariés ou les managers. C’est à l’entreprise de garantir des moyens humains, du temps, de la reconnaissance, et un dialogue social réel.

La vigilance face aux pressions managériales et aux logiques de productivité à tout prix doit rester constante. Réguler la charge, c’est d’abord respecter les personnes.

Si Orange affiche des intentions, la réalité prouve que les conditions de travail restent dégradées. FOCom continuera de porter la voix des salariés, d’alerter, et d’exiger des mesures concrètes pour préserver la santé, la sécurité et la dignité au travail.

Vous êtes en difficulté ? Vous avez envie d’agir ? Contactez FOCom.
Ensemble, faisons respecter nos droits. Ensemble, faisons entendre nos voix.

VivaTech 2025 : Orange innove, mais à quel prix social ?

Du 11 au 14 juin 2025, Orange affiche à VivaTech son ambition d’être un leader technologique et un acteur d’une innovation « ouverte et responsable ». Sur plus de 600 m², le Groupe expose des solutions technologiques de pointe – cybersécurité quantique, intelligence artificielle, inclusion numérique…. Cette vitrine valorise l’image d’Orange auprès de l’écosystème tech international.

Mais derrière cette vitrine, des enjeux sociaux et structurels préoccupants méritent d’être soulignés.

Les investissements en Recherche & Développement du Groupe ont chuté de 29 % depuis 2009 en France, remettant en cause la pérennité d’une innovation réellement pilotée en interne. Le recours accru aux start-up et partenaires externes, s’il permet de gagner en visibilité et en agilité, risque de marginaliser les compétences internes et de fragiliser l’emploi.
🔍 Points de vigilance :

  • Externalisation croissante, au détriment de la stabilité des effectifs et de la reconnaissance des expertises internes ;
  • Faible transparence sur l’allocation des ressources R&D, qui semble prioriser la communication événementielle au détriment d’une stratégie de fond durable ;
  • Formation encore insuffisante face à l’accélération des technologies IA et cybersécurité, pourtant cœur des ambitions affichées ;
  • Déconnexion croissante entre l’image innovante d’Orange et la réalité vécue par les salariés, soumis à des réorganisations fréquentes et une pression sur les charges de travail.

Si Orange veut vraiment incarner une innovation responsable, il est impératif que cette dynamique s’accompagne d’un engagement clair pour l’emploi, la formation et la concertation sociale. Les innovations présentées à VivaTech ne doivent pas masquer les difficultés structurelles d’un modèle trop dépendant de l’externe et qui peine à valoriser ses propres forces vives.

Pour FOCom l’innovation ne sera réellement durable que si elle est aussi sociale et inclusive. Le progrès technologique doit bénéficier à toutes et tous, y compris celles et ceux qui en sont les artisans au quotidien.