Actualités

Actus

Dialogue social : FO tire le signal d’alarme !

La réunion plénière interprofessionnelle du comité d’évaluation des ordonnances du 25 mars dernier a mis en exergue un recul de l’implantation syndicale et de la représentation du personnel en entreprise. On constate notamment une baisse du taux de couverture des entreprises par des IRP ou un DS, alors que ce taux était stable par le passé. Le nombre de CSSCT est également bien inférieur à celui des CHSCT qui existaient auparavant. Dès l’origine des ordonnances de 2017, FO n’a eu de cesse d’alerter sur les conséquences d’une telle réforme de la représentation du personnel et son impact sur la qualité du dialogue social. Il est urgent de rétablir les moyens dans toutes les entreprises permettant la représentation pleine et entière des personnels, en particulier des CHSCT. Chez Orange, l’accélération des plans de transformation et de fermeture de boutiques et/ou de sites a de graves conséquences pour les personnels. Or le dialogue social s’appauvrit de jour en jour. Nous revendiquons une réelle considération du dialogue social et cela quel que soit le niveau où il s’opère.

Orange, une marque qui pèse

Comme chaque année, Brand Finance publie son classement des marques les plus valorisées au monde. Ce classement prend en compte la force de la marque, son poids dans les décisions d’achats, ses revenus actuels et ses revenus futurs.

Tandis que la valeur totale des 150 marques françaises les plus valorisées baisse de 11% en 2021 sous l’impact Covid-19, Orange « rayonne et reprend son titre de marque française la plus valorisée à 16,25 milliards d’euros ». Une marque qui compte malgré la pandémie, notamment grâce à l’engagement indéfectible de son personnel. La direction devra s’en souvenir lors de la négociation salariale qui va débuter mi-avril.

Bridge : qui va à la chasse…

Les clés du nouveau siège social « collaboratif » d’Orange « Bridge » ont été remises jeudi 18 mars. Le cadre serait idyllique avec des bureaux où les salariés se sentiraient « mieux qu’à la maison » : terrasse plantée, auditorium, salle de sport, etc. L’architecte a baptisé cet immeuble « Bridge » pour « les ponts qu’il déploie et sa volonté d’effacer les murs ». Au-delà de l’aggravation des temps de trajet que vont subir la plupart des salariés, il est surtout question d’une nouvelle façon de travailler. Selon Stéphane Richard, « Ce qui nous a intéressés, c’est l’horizontalité du bâtiment. Nous avons à cœur de développer la transversalité, le travail d’équipe. Nous sortons d’une tour qui est la négation de l’horizontalité, où on ne se croise que dans les ascenseurs ». Ce qu’il omet d’évoquer c’est qu’en dépit de ses engagements, Open-space et Flex-desk seront omniprésents. Il sera donc imposé un mode d’organisation largement rejeté par les salariés et contesté par les experts du travail, et dont l’unique objectif est de faire des économies et d’optimiser les m². Malgré les actions de FOCom qui ont permis l’attribution de 30% des places, 70% ne seront plus attitrées : premier arrivé, premier servi. Comment prétendre dans ces conditions que le collectif de travail sera favorisé ? Cette organisation source de risques psychosociaux va à nouveau reposer sur les épaules des managers. Pour FOCom, il est inadmissible de mépriser la volonté des premiers concernés en imposant des méthodes de travail inadaptées. Nous continuons à demander l’adaptation de l’aménagement des espaces de travail conforme aux attentes des salariés.

FOCom a signé l’accord sur les modalités d’accompagnement du déménagement mais continue à revendiquer un aménagement des espaces de travail conformes aux choix des salariés : on ne doit imposer à personne Open space ou Flex Desk. Voir le tract

La Cour des comptes elle aussi pour une autre politique de santé

La pandémie a encore aggravé les conséquences dramatiques des politiques de destruction systématique de l’hôpital public de ces dernières décennies que FO, comme beaucoup d’autres, ne cesse de dénoncer (plus de 100.000 fermetures de lits hospitaliers depuis 1993 dont 4.000 en 2018 et 3.400 en 2019). Dans son rapport annuel, la Cour des comptes, pourtant habituellement peu encline à défendre les services publics, étrille elle aussi les politiques de santé de ces dernières années qui n’ont pas suffisamment investi en lits et en personnels dans les services de réanimation. D’où un manque de lits chronique, que la crise aigüe met d’autant plus en lumière. Au 1er janvier 2020, il y avait 5.080 lits de réanimation. En déprogrammant massivement les interventions, cette capacité a été doublée, mais à quel prix ! Depuis 2013, le nombre de ces lits n’a augmenté que de 0,17% par an, soit dix fois moins que la progression, dans le même temps, du nombre de personnes âgées qui constituent pourtant les deux tiers des patients accueillis dans ces services. Si on avait accompagné correctement cette progression, on aurait attaqué la crise avec près de 6.000 lits disponibles. La Cour déplore aussi les difficultés de recrutement : pas assez de médecins, un turn-over très élevé des infirmiers, des conditions de travail éprouvantes, un manque de reconnaissance. La gestion des effectifs à flux tendu qui crée des situations de tension extrême s’explique notamment par le modèle de financement de l’hôpital. Tout est donc à revoir, estime la Cour qui appelle aussi à une meilleure reconnaissance des compétences des infirmiers, ainsi qu’à une réévaluation du nombre de lits nécessaires pour tenir compte du vieillissement de la population.