Retraites complémentaires « sauvées » : les retraités paieront pas les patrons !

Selon les simulations du Conseil d’orientation des retraites (COR), l’accord sur les régimes AGIRC ARRCO de retraite complémentaire du 30 octobre, va entraîner des baisses conséquentes de pouvoir d’achat pour les futurs retraités. Ainsi un cadre né en 1959, voulant partir à la retraite dès qu’il a cotisé suffisamment longtemps au régime de base, perdra ainsi environ 14,5% de sa pension complémentaire. Cette perte relative s’accentuera au fil des générations pour atteindre plus de 17% pour un cadre né en 1990. Les salariés non cadres y laisseront près de 18% pour la génération 1990. Ceci s’explique en particulier par la décote de 10% de la pension, durant trois ans, pour les salariés et cadres qui veulent continuer à partir selon les conditions du régime de retraite de base. Avec cet accord, les futurs retraités cotiseront autant mais perdront davantage de pouvoir d’achat que leurs aînés en arrêtant de travailler. Ainsi, le rapport entre le dernier salaire et la première pension d’un salarié non cadre «serait susceptible de passer en dessous du seuil des deux tiers entre les générations 1965 et 1970» selon le COR. L’accord est présenté comme un « moindre mal » par ses signataires, CFDT, CFTC, CFE-CGC et patronat, parce qu’il aurait sauvé de la faillite les régimes de retraite complémentaire. Comme le fait remarquer FO, qui ne l’a pas signé, il y avait d’autres solutions comme celle d’augmenter les cotisations des salariés et… des patrons.