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Évaluation CNPS et prévention du Stress : report indigne de la Direction

Évaluation CNPS

Le Comité National de Prévention et du Stress (CNPS) a été créée en 2010 suite à la période tragique dite « Lombard » qu’a connu France Télécom / Orange, période entachée de nombreux suicides avec une responsabilité qualifiée de « harcèlement moral institutionnel » avéré de l’entreprise, selon le jugement du tribunal de Paris confirmé en appel le 30 septembre 2022, qui s’est conclu par la condamnation de plusieurs anciens cadres dirigeants.

Les missions du CNPS sont cadrées par l’accord sur l’évaluation et la prévention des risques liés aux risques psycho-sociaux au travail du 6 mai 2010. L’article 4.1.2 de cet accord prévoit notamment la réalisation d’une évaluation périodique des risques liés au stress « au moins une fois tous les 3 ans », qui « pourra prendre la forme d’un questionnaire respectant l’anonymat et le volontariat des salariés », avec le soutien d’un expert indépendant choisi par le CNPS.

Depuis la création du CNPS, cette évaluation s’est régulièrement tenue jusqu’en 2021 conformément à l’accord, sous la forme d’une enquête triennale CNPS / cabinet SECAFI. Si cette enquête a dans un premier temps permis de mesurer un relatif apaisement des tensions sociales et du stress dans les quelques années qui ont suivi la période dite « Lombard », les occurrences plus récentes ont par contre révélé une tendance à la dégradation de certains indicateurs, avec quelques points d’attention préoccupants en matière de stress au travail.

Contre toute attente et sans relation directe officielle avec cette enquête CNPS, les représentants du personnel ont appris en 2023 la mise en place, par la Direction RH Groupe, d’une autre enquête dite « Voice-Up » qui deviendrait annuelle, et pilotée unilatéralement par la Direction (donc non paritaire ave la représentation du personnel, contrairement au CNPS). Sans contester l’intérêt potentiel de cette enquête Voice-Up, FOCom craignait dès le départ qu’elle se substitue progressivement à celle du CNPS…

En septembre 2024, la Direction a exprimé le souhait de reporter l’enquête CNPS à 2025, afin de donner priorité aux ateliers de culture d’entreprise, ainsi qu’à la communication (prévue fin 2024), et à l’enquête Voice-Up (prévue en janvier 2025).

Or la dernière enquête CNPS date de 2021, et l’accord oblige à une évaluation « au moins une fois tous les 3 ans ». Pour FOCom et les membres du CNPS, cette demande de report – en particulier aux motifs énoncés – relève à la fois du mépris de l’accord de 2010, de l’instance CNPS, et de l’histoire de notre entreprise. En déclaration préalable, les membres du CNPS ont unanimement exprimé leur indignation, et leur exigence à la direction de respecter l’accord, notamment son article 4.1.2.

En dépit de cette exigence, la Direction a confirmé au CNPS le 10 octobre dernier son intention de report.  FOCom avec les autres membres du CNPS rencontreront l’Inspection du Travail le 29 octobre 2024 pour dénoncer le non-respect des accords.

Journée mondiale de la santé mentale – L’approche de FOCom face aux réorganisations chez Orange

santé mentaleÀ l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, FOCom souhaite sensibiliser sur l’importance du bien-être psychologique des salariés d’Orange, particulièrement affectés par les multiples réorganisations et déménagements récents. Ces changements constants créent un climat d’incertitude, de stress et de perte de repères pour les employés, exacerbant les risques psychosociaux tels que le burn-out ou l’anxiété. Les déménagements fréquents, la mobilité interne et les restructurations successives perturbent la stabilité des équipes, générant une pression accrue chez les collaborateurs.

Ce constat est appuyé par de nombreux rapports, bilans et enquêtes, notamment ceux réalisés par des médecins du travail, les services sociaux, les psychologues et des études telles que celles de SECAFI. Tous ces acteurs s’accordent sur le fait que les réorganisations répétées ont un impact direct sur la santé mentale des salariés. FOCom appelle donc la direction d’Orange à prendre des mesures concrètes pour accompagner les salariés dans ces transitions souvent vécues comme brutales.

Notre syndicat milite pour un renforcement des dispositifs de soutien psychologique, notamment en offrant des consultations régulières avec des professionnels spécialisés. Il demande également une meilleure gestion des réorganisations à travers une communication plus transparente, permettant aux salariés de se préparer et d’appréhender les changements avec plus de sérénité.

FOCom souligne que la politique de conduite au changement doit être revue dans sa globalité. Certains médecins salariés d’Orange, parfois réticents à prendre position sur ces sujets sensibles, ont signalé que cette politique peut être vécue comme violente par certains employés. Pour FOCom, la mise en place d’un dialogue social renforcé est essentielle pour mieux gérer ces situations.

L’accent est mis sur le télétravail comme levier pour réduire la pression liée aux déplacements fréquents. FOCom propose aussi une plus grande flexibilité des conditions de travail, permettant aux employés de mieux concilier vie professionnelle et personnelle. Par ailleurs, le syndicat insiste sur des formations à la gestion du stress pour tous les niveaux hiérarchiques.

En cette Journée mondiale de la santé mentale, FOCom rappelle que la santé mentale des salariés est un enjeu crucial. Elle doit être prise en compte dans chaque décision stratégique, car elle conditionne non seulement la productivité, mais aussi la pérennité de l’entreprise dans un environnement en perpétuel changement.

Dispositif TPA : vers une fin programmée ?

TPALe dispositif Temps Partiel Aidé (TPA) propose aux salariés de 55 ans et plus, de passer à temps partiel entre 50 % et 80 %, payé au même taux jusqu’à l’âge légal de leur retraite, et avec prise en charge par l’entreprise du complément pour que la cotisation retraite soit à 100 %.

Fin 2023, 751 salariés d’Orange étaient encore bénéficiaires de ce dispositif, relativement peu coûteux par rapport au Temps Partiel Senior (TPS).

Ce dispositif TPA existe à Orange depuis de nombreuses années, il avait été reconduit et cadré par l’article 3.4 de l’accord intergénérationnel 2022-2024 du 7 décembre 2021. Malheureusement, cet accord arrive à échéance le 31 décembre 2024. Au-delà de cette date, seuls celles et ceux qui seront d’ores et déjà entrés dans le dispositif continueront d’en bénéficier jusqu’à leur retraite.

Par conséquent, si ce dispositif vous intéresse et que vous répondez au critère d’âge, dépêchez-vous d’en faire la demande (sur @noo) avant le 31 décembre 2024, car après il sera trop tard !

À défaut de reconduction de ce dispositif TPA via un hypothétique accord d’entreprise dont la négociation n’aurait toujours pas commencé, à partir du 1er janvier 2025 les salariés de 55 ans et plus devront alors attendre deux ans avant l’âge minimum légal de départ en retraite, avant de pouvoir faire valoir leur droit au dispositif de retraite progressive mis en place par l’état (voir détails ici).

Pour les salariés séniors, il s’agirait donc d’une lourde régression soit en pénibilité et conditions de travail (car contraints de travailler à 100 % jusqu’à 62 ans pour ne pas perdre sur leur retraite), soit financièrement pour leur pension de retraite (car résolus à perdre en taux de cotisation, pour celles et ceux qui choisiraient quand même le temps partiel en fin de carrière).

FOCom revendique fermement la reconduction de ce dispositif Temps Partiel Aidé, et enjoint la Direction d’Orange et les Organisations Syndicales Représentatives à l’intégrer au plus tôt dans un projet d’accord, à négocier puis signer avant le 31 décembre 2024.

Orange SA : croissance financière, inquiétudes salariales

croissanceLes résultats financiers d’Orange SA pour le 1er semestre 2024 sont positifs, avec une augmentation du chiffre d’affaires de 1,5 % par rapport à l’année dernière, atteignant 19,8 Mds€. Cette croissance est principalement due à la hausse des services de détail, des ventes d’équipements et des autres revenus, compensant la baisse des services aux opérateurs. La croissance en Afrique et au Moyen-Orient ainsi que la reprise en France ont également contribué à ces résultats.

L’EBITDAaL a augmenté de 2,5 % par rapport au S1-2023, atteignant 5,5 Mds€. Cette augmentation est principalement due à la croissance en Afrique et au Moyen-Orient, en France et en Europe, malgré la baisse d’Orange Business. Pour la France, l’EBITDAaL a augmenté de 0,3 % par rapport à l’année dernière.

Les eCapex ont progressé de 2,6 % par rapport au S1-2023, atteignant 2,9 Mds€. Cette hausse est principalement due aux investissements en Afrique et au Moyen-Orient pour soutenir la croissance, ainsi qu’en Europe. Cependant, les eCapex d’Orange Business ont diminué.

Le cash-flow organique a fortement progressé (+17,4 %) par rapport au S1-2023, atteignant 1,55 Mds€, grâce à une baisse des besoins en fonds de roulement, des intérêts décaissés nets et des décaissements d’impôts.

Le free cash-flow « all-in » a également augmenté de 21,1 % par rapport à l’année précédente, atteignant 1,3 Md€, grâce à la baisse des licences télécom payées, des comptes-titres subordonnés et des principaux litiges payés.

Le ratio dette nette / EBITDAaL est passé de 2,05x à 1,90x, principalement en raison de la création de la joint-venture MasOrange en Espagne, qui a libéré 4,3 Mds€ de dettes des comptes d’Orange. En dehors du périmètre consolidé d’Orange SA, cette joint-venture a enregistré une légère augmentation du chiffre d’affaires et de l’EBITDA ajusté par rapport à l’an passé.

Orange SA confirme tous ses objectifs annuels pour 2024, y compris une hausse du dividende payable en 2025 (0,75 €  par action versus 0,72 €  en 2024). Cependant, et comme les années précédentes, FOCom a de fortes inquiétudes quant à la répartition de la valeur créée entre les actionnaires et les salariés, sans lesquels pourtant, aucune valeur n’est créée !

Pour FOCom, les revendications salariales, la défense du pouvoir d’achat, sont des thèmes primordiaux. L’ensemble des militants FOCom ne lâcheront jamais ses combats et seront toujours aux côtés de l’ensemble des salariés.