Désengagement de l’Etat dans Orange : la menace se précise

Toujours en difficulté pour boucler ses fins de mois, l’Etat a annoncé vouloir céder à l’horizon du printemps 2016 entre cinq et dix milliards d’euros de ses actifs dont quatre milliards sont déjà inscrits au budget de l’exercice 2015. Orange, dont il est actionnaire principal avec 25% du capital (13,4% directement et 11,6% via la BPI), figure parmi les entreprises visées. La toute nouvelle loi Florange permet à l’Etat, comme à tout autre actionnaire détenant des titres nominativement pendant deux ans, d’obtenir des droits de vote doubles et de conserver le pouvoir de décision. A condition que l’assemblée générale des actionnaires ne s’oppose pas à l’application de cette loi. La convocation à l’assemblée générale du groupe publiée ce vendredi au bulletin des annonces légales obligatoires ne contenait aucune résolution destinée à empêcher sa mise en œuvre. Les choses se précisent donc : l’état va probablement brader très rapidement une nouvelle partie de son capital sans qu’on puisse lui reprocher de perdre son influence. FOCom confirme son opposition résolue à ce nouveau sacrifice des actifs publics. Dans le contexte chahuté que connaît l’entreprise, c’est un signe très négatif de désengagement de l’état de ses responsabilités dans la politique industrielle des télécommunications.