La République numérique reste à construire

Si la loi Lemaire adoptée par l’Assemblée nationale le 26 janvier porte le titre ambitieux “Pour une République numérique”, son contenu est décevant : rien sur l’emploi, la santé, l’éducation, la formation. Quasiment rien contre la fracture sociale ou de formation liée aux usages du numérique. L’accès numérique “partout et pour tous”, s’il est inscrit comme un droit au même titre que l’eau et l’électricité, n’est concrètement pas pour demain. Si Orange se félicite du raccordement de son millionième abonné à la fibre, la couverture numérique du territoire laisse encore largement à désirer. C’est toujours la même fracture entre les villes et les campagnes, entre les zones denses plus rentables et les zones qui le sont moins. Sans plan d’ensemble, sans possibilité de pratiquer la péréquation des coûts et des tarifs pour l’opérateur en charge de la couverture nationale, sans service public, comment imaginer qu’une réelle égalité d’accès numérique pour tous les citoyens soit possible ?