Retour sur l’accord digitalisation

A l’occasion du problème résultant de la décision de 3 organisations syndicales de faire tomber l’accord sur la digitalisation signé par FOCom et la CFDT, Jérôme Barré, le nouveau directeur des Ressources Humaines et de la communication interne d’Orange, a déclaré à propos de l’usage qui pourrait être fait du référendum d’entreprise prévu par la loi travail : « Chez Orange, c’est une mesure que je n’appliquerai pas, même en cas de désaccord ». FOCom se félicite de cette prise de position. Cette mesure de la loi El Khomri fait en effet partie de l’arsenal visant à détruire l’édifice social laborieusement bâti pour défendre et protéger les salariés. Elle cherche à lui substituer une illusoire et dangereuse pseudo-démocratie directe au niveau de l’entreprise. Illusoire car elle masque le rapport de subordination existant entre les salariés et leur patron. Dangereuse car elle justifie une dérogation aux accords, conventions collectives et code du travail défavorable aux salariés.

Si FOCom souhaite sauver l’accord digitalisation, que ce soit par la négociation. Nous souhaitons sauver l’accord d’abord parce qu’il revient naturellement à Orange, entreprise en pointe dans le numérique, d’avancer en éclaireur. Ensuite parce que cet accord a le mérite de fixer un premier cadre de protection des personnels, cadre qu’il est prévu de faire évoluer. Et enfin parce qu’il traite les sujets les plus cruciaux, comme le droit à la déconnexion, la protection des données personnelles des salariés, l’impact du numérique sur le management et sur l’évolution des métiers et des formations… Plus de 60 pages issues d’un an de négociations constructives méritent, nous semble-t-il, une lecture et une mise en œuvre attentives et sans parti pris.