Retraites : FO ne va pas « négocier les réglages » du futur système

Le rapport rendu le 25 juillet par le haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye préconise un « système universel » par points à la place des 42 régimes actuels. Il propose un « âge d’équilibre à 64 ans » pour la génération née en 1963, assorti de malus pour ceux qui choisiront de partir avant et de bonus au delà de cet âge pivot. Le prochain rendez-vous sera maintenant les 5 et 6 septembre. Les partenaires sociaux seront reçus par Edouard Philippe pour « construire la méthode et le calendrier de concertation » de la réforme des retraites.
Le secrétaire général de FO, Yves Veyrier, a exclu de revenir « négocier les réglages d’un système qui supprime les régimes existants », appelant à manifester le 21 septembre et, « s’il le faut », à « cesser le travail ».
« Le 21 septembre c’est une première étape, c’est un prologue – puisqu’on est au moment du Tour de France – parce qu’on sait qu’il faudra réussir à convaincre le plus grand nombre de salariés possibles si on veut bloquer ce projet de réforme. » Il a dénoncé à la fois l’âge de taux plein de 64 ans, en deçà duquel les salariés se verront appliquer un malus, et la suppression programmée des régimes spéciaux. « Les 62 ans (âge légal actuel) deviennent complètement virtuels puisque le rapport prévoit l’instauration d’un malus. Vous serez pénalisés de 10% de votre droit à pension si vous partez à 62 ans », a-t-il relevé. « On essaie de faire porter la responsabilité au système de retraite des défaillances des politiques économiques qui ne garantissent pas un emploi à taux plein permanent dès l’entrée dans la vie active jusqu’au moment de la retraite », a-t-il ajouté. Interrogé sur la possibilité de négocier certains aspects du rapport, il ne voit « pas pourquoi on remettrait le couvert aujourd’hui, on est en désaccord profond depuis le début avec le système universel lui-même. Je ne vais pas aller négocier les réglages d’un système qui supprime les régimes existants, je ne vais pas aller cautionner une mécanique qui demain donnera aux gouvernements futurs tous les pouvoirs ».