Totem c’est aussi un enjeu de souveraineté

Orange a logé, en novembre 2021, ses 26.000 tours françaises et espagnoles dans la société Totem. Avec la volonté de l’ouvrir à d’autres opérateurs, voire de la fusionner avec un concurrent. « Totem est un actif majeur dont le potentiel de création de valeur est important » a assuré Christel Heydemann, la nouvelle directrice générale d’Orange, lors de la présentation, mardi 26 avril, des résultats du premier trimestre.

Il est sans doute tentant de vendre partiellement ou totalement ces infrastructures pour ensuite les louer au nouveau propriétaire afin de faire rentrer de l’argent frais dans les caisses et de se délester de la dette, souvent lourde, portée par ces équipements.

En fait si, en principe, vendre ses infrastructures, est le bon moyen pour un opérateur de faire remonter son cours de Bourse et de diminuer ses dettes, les exemples récents, comme celui de Vodafone, montrent que ce n’est pas du tout assuré.

Et cette logique financière cache d’importantes questions stratégiques. Même s’ils conservent leurs infrastructures centrales, comme les cœurs de réseaux ou les antennes, les opérateurs prennent le risque de perdre en partie le contrôle : difficulté à adapter la dimension du réseau à l’évolution du nombre d’abonnés, possible augmentation substantielle des loyers ou refus du propriétaire de renouveler le bail… Mais surtout, dans le monde très sensible du net, la perte de la souveraineté sur des équipements critiques nous paraît, à FOCom, très discutable.