Secteur Télécoms

Loi sur le renseignement : attention danger !

La loi relative au renseignement adoptée le 5 mai instaure une surveillance généralisée de la population dans un cadre extrajudiciaire. Elle permet notamment de collecter, en temps réel chez les opérateurs, les données de connexion des internautes à l’exception des contenus des conversations. Elle prévoit également la possibilité d’installer, directement sur les réseaux des hébergeurs ou fournisseurs de services, des algorithmes permettant de détecter des “comportements suspects”. Plusieurs opérateurs de télécom dont le patron d’Orange et plusieurs entreprises du net se sont inquiétés de la perspective de massification des nouveaux dispositifs d’interceptions envisagés et craignent que cette loi ne vienne porter atteinte à la confiance dans les technologies et solutions numériques et donc à la compétitivité et à l’attractivité française. Même l’ARCEP s’est inquiétée des conséquences pour les entreprises du secteur.
FO ne peut que marquer son inquiétude et son opposition à la mise en place d’un dispositif qui expose tous les citoyens à une surveillance généralisée et trop peu contrôlée.

Le passager clandestin VIP

Le gouvernement en mal d’argent a pressé l’ARCEP de vendre dès cette année aux opérateurs télécom les fréquences 700 MHz actuellement utilisées par la télévision. Ces fréquences ne sont ni immédiatement indispensables ni utilisables avant 2019. Mais il faut faire rentrer tout de suite 2 milliards d’euros dans les caisses de l’état quitte à mettre en difficulté les opérateurs télécom qui n’ont vraiment pas besoin de cela en ce moment. Mais le pire, c’est que le président de l’ARCEP, Sébastien Soriano, qui avait qualifié Free de “passager clandestin” lors de notre table ronde de 2013, souhaite aujourd’hui que des fréquences soit réservées à cet opérateur parasite. Ainsi, Free qui a déjà bénéficié de conditions exceptionnellement favorables pour devenir opérateur mobile et détruire des dizaines de milliers d’emplois, n’aurait pas à passer par des enchères incertaines et onéreuses. Un traitement VIP pour détruire quelques milliers d’emplois supplémentaires ?

Du bon usage du digital…

Parmi les situations qui nécessitent rapidement un cadre clair sur la digitalisation se pose notamment celles des animations commerciales. Afin de promouvoir Homelive, il a été lancé une animation avec des photos postées sur tweeter des salariés de boutiques avec leurs clients ayant souscrit ce produit. Certaines d’entre elles sont accompagnées de commentaires tenant plus de la communication interne d’animation de vente que de communication publique. On a ainsi pu lire un échange de tweet entre un vendeur et son directeur des ventes où finalement le premier finissait par répondre : ”Tu veux dire que même les jours fériés vs ns gonflez avec #homelive”. Le grand public sera “enchanté” de voir la bonne ambiance qui règne dans nos forces de vente. C’est pour cela qu’il est nécessaire d’établir des règles de bon usage, délimitant ce qui peut être public et ce qui doit rester en interne. Il en va de la protection des salariés et, d’une certaine manière, de l’entreprise.

5Mds d’argent public gaspillés

FO Com dénonce depuis longtemps les lobbies qui veulent l’extinction du réseau cuivre d’Orange pour asseoir leur baronnie sans égard pour l’argent public gaspillé (le « tout fibre » coûterait 5 Mds de plus qu’une solution mixte). Ni pour les problèmes techniques et tarifaires posés par la balkanisation des réseaux.

Couverture mobile et service public

Un amendement à la loi Macron votée par le Sénat fixe à 2017 la limite pour couvrir plus de 4000 communes exclues du mobile. Des sanctions exercées par l’ARCEP sont prévues en cas de manquement. FOCom ne peut qu’approuver qu’il soit remédié à l’absence ou à l’insuffisance de couverture des territoires. Et que cette tâche revienne à l’opérateur historique nous semble dans l’ordre des choses. À condition que cette mission soit considérée, au même titre que l’entretien de cabines publiques non rentables, comme une mission de service public (ou de service universel) et que tous les opérateurs contribuent au financement de ce déploiement assurément non rentable. Enjoindre Orange de l’assumer seule comme contre-partie “gratuite” du plan de démantèlement des cabines téléphoniques serait une ineptie et aboutirait à une nouvelle distorsion de concurrence.