Actu générale

Le CICE en question

Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), qui va être remplacé par une diminution des cotisations sociales en 2019, est censé financer « l’amélioration de la compétitivité, à travers notamment des efforts en matière d’investissement, de recherche, d’innovation, de formation, de recrutement, de prospection de nouveaux marchés, de transition énergétique et écologique, de reconstitution de fonds de roulement ». En 2017, pour Orange, le CICE s’est élevé à 94 M€ contre 88 M€ en 2016 (en raison du passage de 6 à 7 % de l’assiette retenue). Ce montant soutient-il réellement la compétitivité de notre entreprise ? Certes Orange investit ce qui est une bonne chose pour l’avenir. Mais le budget R&D baisse en valeur absolue comme en valeur relative au CA. Et force est de constater que les effectifs continuent à fondre y compris dans le secteur de l’innovation. Et qu’en revanche le dividende augmente encore de 8% cette année… Un sujet que FOCom abordera ce 1er octobre lors du rendez-vous annuel sur l’emploi avec Stéphane Richard.

 

Heures sup contre emplois

Le gouvernement a décidé de supprimer les cotisations sociales salariales sur les heures supplémentaires dès septembre 2019, au lieu de 2020 comme prévu initialement. Les cotisations salariales d’assurance-maladie et d’assurance-chômage seront quant à elles totalement supprimées à compter d’octobre 2018. Un dispositif censé améliorer le pouvoir d’achat de “ceux qui travaillent plus”, dont le nombre est estimé à 8 millions de salariés, et qui va à coup sûr faire augmenter le chômage structurel, déjà élevé en France, les employeurs étant davantage incités à faire faire des heures supplémentaires en cas de surcharge de travail, plutôt qu’à embaucher un nouveau salarié.  Une mesure qui va donc créer du chômage et grever les caisses – outre des assurances vieillesse et chômage – de… l‘assurance-chômage (!)

Mobilisation le 9 octobre

FO, CGT, Solidaires, UNEF et UNL appellent à une journée de mobilisation et de grève interprofessionnelle le 9 octobre pour la défense de notre modèle social et contre la casse des droits collectifs et des inégalités.
Et en particulier contre :
– la destruction de notre système de retraite,
– les atteintes au service public,
– les destructions d’emplois au travers de la désindustrialisation,
– le gel des prestations sociales,
– la défense de notre système d’assurance chômage,
– les attaques portées à notre système de santé,
– la sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur.
FOCom a déposé un préavis de grève exigeant notamment des emplois et une prime exceptionnelle pour le personnel d’Orange.

Plan pauvreté : le RUA arrive

Alors que les inégalités explosent et que les moins riches deviennent chaque jour plus nombreux, nous attendions le plan pauvreté annoncé par le gouvernement. Sur un plan strictement comptable, face à 150 milliards d’aides publiques dédiées aux entreprises en seulement un an, l’enveloppe globale annoncée de 8 milliards répartis sur 4 ans semblent relever de l’aumône.
Quant aux mesures annoncées, on relève essentiellement la création en 2020 d’un revenu universel d’activité. Fusionnant le plus grand nombre des prestations sociales, il sera assorti de devoirs supplémentaires. Ainsi “un bénéficiaire ne pourra pas refuser plus deux offres d’emplois « raisonnables »”. Reste à savoir ce qui est raisonnable !
Notre crainte est que, sans s’attaquer aux vraies causes de la pauvreté c’est-à-dire au manque d’emplois et à la précarité, le plan proposé soit une nouvelle occasion de détricoter notre système de protection sociale basée sur la solidarité, le collectif et les droits… avec des caisses, dédiées pour chaque type d’assurance, et gérées paritairement ce qui leur confère indépendance et responsabilité, et évite par exemple que l’État détourne un argent qui ne lui appartient pas.

Un pognon de dingue pour les entreprises du CAC 40 !

D’après les cabinets Ernst & Young et Ricol Lasteyrie Corporate Finance,  les profits du CAC 40 ont explosé en 2017. En effet, les entreprises cotées à l’indice parisien ont vu leurs bénéfices bondir de 22 % l’an dernier, soit 94 Mds €, retrouvant ainsi le niveau d’avant la crise de 2008. Les dividendes ont eux connu une hausse de 2 %, pour atteindre 47 Mds €. Outre ce niveau de profitabilité exceptionnel, les grands groupes ont également bénéficié d’une reprise d’activité avec une croissance du chiffre d’affaires de 5 %, passant de 1 243 Mds à 1 306 Mds €. Presque tous les voyants sont donc au vert pour les grands groupes, sauf celui de l’investissement qui a connu son niveau le plus bas depuis 2007, à 69 Mds € contre 75 Mds dix ans plus tôt.
Au regard de ces montants vertigineux, l’argument selon lequel l’État ne peut pas mettre à contribution les grandes entreprises pour participer à l’effort fiscal national paraît fallacieux. D’après les derniers comptes de la protection sociale publiés le 21 juin par la DREES, en 2016, la dépense totale de minima sociaux s’établissait à 26,6 Mds €, celle de la prime d’activité à 4,1 Mds, les prestations familiales et les allocations logement versées aux ménages pauvres atteignaient respectivement 6,4 Mds et 10 Mds. Et selon l’Insee, sans prélèvements ni prestations, le taux de pauvreté serait 8,9 points supérieur à son niveau actuel (22,8 % contre 13,9 %). Rien ne peut donc justifier un coup de rabot quand les profits du CAC 40 sont au beau fixe.