Actu générale

8,8 millions de pauvres en France

La France comptait en 2016 8,8 millions de personnes pauvres, soit 14 % de la population, selon des chiffres de l’Insee publiés mardi 11 septembre, deux jours avant l’annonce par le président Macron d’une stratégie de lutte contre la pauvreté. Ce taux monte à 19,8 % pour les moins de 18 ans. Autrement dit, un enfant sur cinq en France est pauvre. Sont considérés comme pauvres celles et ceux qui perçoivent moins de 1 026 euros par mois (pour une personne seule), c’est-à-dire moins de 60 % du revenu médian de la population.

Plus d’un Français sur cinq vivrait sous le seuil de pauvreté sans les aides sociales

Selon une étude du ministère de la Santé, les prestations sociales réduisent le taux de pauvreté de 8,1 points. Elles permettent de contenir le taux de pauvreté à 14,3% alors que, sans cela, il serait de 22,4%. Il n’est pas inutile de souligner ces faits au moment où le gouvernement cherche à remettre en cause de diverses manières les aides sociales, les allocations des chômeurs, le pouvoir d’achat des retraités et les droits des malades. Nous attendons avec anxiété le contenu du « plan pauvreté ». FO défendra toujours le modèle social français basé sur la solidarité et les droits.

Prélèvement à la source

Après moult tergiversations, le prélèvement de l’impôt à la source sera finalement instauré dès le 1er janvier 2019 malgré de fortes réticences, notamment de FO sur le principe que c’est à l’Etat de collecter l’impôt et sur les bugs possibles qui pourraient pénaliser certains contribuables. Sur cette inquiétude de possibles dysfonctionnements qui mettraient en péril le pouvoir d’achat de salariés déjà en difficulté, nous demandons à la Direction d’Orange de rester vigilante.
A noter que chacun a jusqu’au 15 septembre pour choisir son taux d’imposition, individualisé ou neutre. Par défaut, le taux personnalisé s’appliquera en janvier. C’est celui reçu par courrier ou par mail qui prend en compte l’ensemble des revenus 2017 et la situation du foyer fiscal. Concernant les cotisations syndicales, qui bénéficient d’un crédit d’impôt égal à 66 % des sommes versées, les adhérents toucheront une avance de 60% le 15 janvier 2019, sur la base de la situation fiscale de l’année antérieure. Une raison supplémentaire de rejoindre FOCom.

Mobilisation le 9 octobre

Pour les organisations syndicales de salariés, d’étudiants et de lycéens– la CGT, FO, Solidaires, UNEF et UNL- réunies le 30 août 2018, un constat s’impose et se renforce, celui d’une politique idéologique visant à la destruction de notre modèle social, favorisant notamment l’explosion des inégalités et la casse des droits collectifs.
Cette politique, ainsi que les mesures encore récemment annoncées par le gouvernement, relèvent d’une logique d’individualisation mettant à mal la solidarité et la justice sociale, valeurs essentielles de la cohésion sociale, et fragilisant une fois de plus les plus faibles, les précaires et les plus démunis.
Qu’il s’agisse :
– des risques qui pèsent sur les droits des salariés-es et demandeurs d’emploi en matière d’assurance chômage
– de la remise en cause du droit à l’avenir des jeunes par l’instauration d’une sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur et par le gaspillage que constitue le service national universel ;
– des atteintes au service public, en particulier CAP 22 ;
– des destructions d’emplois au travers de la désindustrialisation
– des attaques portées à notre système de santé ;
– de la destruction de notre système de retraites ;
– du gel des prestations sociales.
Les organisations signataires appellent le gouvernement à entendre les attentes sociales multiples qui s’expriment dans le public et le privé, par les actifs, les jeunes, les demandeurs d’emploi et les retraités-es, et qu’il ne soit plus uniquement guidé par l’obsessionnelle diminution de la dépense publique. Au moment où est annoncée une fois encore l’explosion des dividendes en France et dans le monde, il est temps de mener une politique de partage des richesses pour augmenter les salaires, les pensions et les minima sociaux.
Face à cette situation et à des décisions régressives qui s’opposent aux demandes légitimes des travailleurs et de la jeunesse, l’heure est à la défense des fondements de notre modèle social et à la conquête de nouveaux droits.
C’est pourquoi, les organisations signataires décident de faire du 9 octobre prochain une première journée de mobilisation et de grève interprofessionnelle, étudiante et lycéenne…
Les organisations syndicales invitent les autres organusations syndicales et de jeunesse à s’y associer largement et ä s’inscrire dans un processus de mobilisation.
(communiqué intersyncal du 30 août)

Le gouvernement ne combat pas la pauvreté, il l’organise

Alors que la loi prévoit une revalorisation des pensions de retraite calée sur l’inflation (autour de 1,6%), le Premier ministre annonce une hausse de 0,3% qui sera attribuée non pas en octobre mais trois mois plus tard au 1er janvier 2019 : toujours moins, toujours plus tard !
Cette opération fait suite à la hausse de 1,7 point de la CSG et à des années de non-revalorisation des pensions, la dernière remontant à 2013. Toutes les études le confirment : le pouvoir d’achat des retraités est en chute libre. La paupérisation des retraités n’est pas un accident de parcours, c’est une politique voulue et appliquée au nom des directives européennes d’austérité.
On peut se demander en quoi consistera le plan Pauvreté dont Madame Buzyn est chargée puisque manifestement le gouvernement ne combat pas la pauvreté, il l’organise !
Tout ceci ne peut que renforcer la colère des retraités qui se mobiliseront une nouvelle fois en octobre à l’appel de l’Union Confédérale des Retraités FO contre l’austérité, la pauvreté programmée et le mépris du gouvernement à l’égard des anciens.