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La dépendance, un risque pas une branche

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Le projet gouvernemental de création d’une 5ème branche de la Sécurité sociale consacrée au soutien à l’autonomie est une attaque de plus contre la Sécurité sociale et contre la situation des retraités et des handicapés. Cette nouvelle branche serait en effet entièrement à la main du parlement et du gouvernement dans le cadre du budget de l’État. Or la dépendance est une question de santé : poly pathologies du grand âge, diabète, maladies de la vue ou de l’ouïe, ces affections sont des questions qui touchent à la santé et qui justifient la prise en charge par l’assurance maladie. La perte d’autonomie constitue donc un risque au même titre que n’importe quelle maladie. Pour FO ce risque doit relever de la branche maladie de la Sécurité sociale reposant sur des cotisations garantissant les principes fondateurs et protecteurs du salaire différé. Avec la création d’une 5ème branche comme le projette le gouvernement se profile en réalité la mise à l’écart des retraités du régime général et donc la remise en cause de l’un des fondements de la Sécurité sociale basé sur la solidarité intergénérationnelle.

Conférence de presse du Premier ministre : réaction FO

Comme suite à la conférence de presse du Premier ministre accompagné des ministres de l’éducation nationale et de la santé, la confédération FO réitère que les prescriptions d’ordre public, relatives à la santé de la population, relèvent de la responsabilité des pouvoirs publics et leur mise en œuvre sur les lieux de travail de celle des employeurs au titre de leurs obligations quant à la santé des salariés.
FO réitère dans le même temps le rôle essentiel des syndicats et représentants du personnels en matière de prévention et de protection de la santé et sécurité au travail, en général et dans le cas particulier de l’épidémie de Covid-19. FO rappelle qu’elle a dénoncé les dispositions des ordonnances travail qui ont conduit notamment à la suppression des CHSCT et à la réduction des moyens des instances représentatives du personnel et estime nécessaire de les rétablir.
La Confédération affirme que les dispositions sanitaires ne doivent pas conduire à porter atteinte aux libertés syndicales. FO rappelle que le droit de manifester en est un élément essentiel.

Concernant la systématisation du port des masques au travail, FO réaffirme que leur prise en charge doit relever des pouvoirs publics et des entreprises et conteste que cela ne soit pas systématiquement le cas pour les élèves.

Concernant les conséquences économiques et sociales, FO constate que les mesures de soutien à l’activité dont l’activité partielle, se traduisent par des aides budgétaires massives aux entreprises (470 milliards € auxquels doivent s’ajouter 100 milliards € au titre du plan de relance). FO réitère sa revendication que les aides publiques soient, d’une manière générale, évaluées quant à leur efficacité sur l’emploi, conditionnées systématiquement à l’interdiction des licenciements et du versement de dividendes et contrôlées en conséquence. FO estime indispensable que le plan de relance conduise au maintien et à la relocalisation d’industries et de services et s’accompagne d’une action résolue contre la spéculation boursière improductive et l’évasion fiscale, ainsi que de la responsabilisation des donneurs d’ordre sur les sous-traitants. FO constate et dénonce des effets d’aubaines dans le contexte actuel conduisant à des restructurations et suppressions d’établissements et d’emplois.

FO réaffirme aussi que la relance de l’activité économique doit s’appuyer sur la préservation des emplois, des salaires (FO revendique le maintien des salaires dans le cadre de l’activité partielle) et leur augmentation (notamment le Smic qui concerne directement de très nombreux salariés en particulier des TPE – Très petites entreprises – et le point d’indice dans la Fonction publique). A ce titre, à l’image de ce qui a été obtenu pour le secteur de la santé, FO réitère sa revendication d’une revalorisation d’ensemble des métiers et emplois dits de la « deuxième ligne » (des services à la personne, des caissières et salariés du commerce, aux transporteurs, en passant par les éboueurs, salariés des entreprises de sous traitance notamment dans la propreté, …).
Alors que le chômage et le sous-emploi (emplois précaires et à temps partiel imposé) atteignent des niveaux records, FO dénonce l’incitation au « travailler plus » soit en remettant en cause la durée légale du travail de 35 heures soit en reculant l’âge de départ à la retraite, et réaffirme sa position pour l’abandon de la réforme de l’assurance chômage comme du projet de « système universel de retraite par points ». L’urgence pour FO est de s’assurer du droit à un véritable emploi à temps plein pour toutes et tous à égalité.

Plan de relance européen : un accord à quel prix ?

Tout au long des discussions sur le plan de relance européen, FO avait souligné l’importance d’une réponse européenne qui soit à la fois solidaire, sociale et à la hauteur des besoins des travailleurs et des populations en termes d’emplois et d’investissements. C’est pourquoi, FO mettait en garde quant aux contreparties qui pourraient être exigées, à l’image des expériences récentes, notamment en termes de rigueur budgétaire ou de réformes structurelles.

Ce 21 juillet, les dirigeants européens sont finalement parvenus à un accord sur le financement d’un plan de relance. FO fait le constat que les montants validés – 750 milliards d’euros – sont élevés, répartis entre 390 milliards de subventions et 360 milliards de prêts, remboursables par les États membres. (…) En lien avec la CES (Confédération Européenne des Syndicats), FO veillera, avec la plus grande attention, à la manière dont cet accord sera mis en œuvre. Les plans nationaux de relance ne doivent pas devenir de nouveaux plans d’austérité mais devront, au contraire, protéger et renforcer les services publics et la protection sociale. Pour FO, le sens de la construction européenne, tout en intégrant les enjeux climat et environnement, doit être de donner la primauté à la justice et au progrès social.

Les personnels de santé exigent des réponses à la hauteur

Ce 16 juin, la mobilisation a été massive. Dans les manifestations, à l’appel des organisations syndicales dont FO, c’est toute la profession qui était dans la rue, par dizaines de milliers de personnels des établissements de Santé, publics et privés, dans 220 villes à travers tout le pays.

Un peu plus d’un mois après le déconfinement, les personnels n’ont pas oublié ce à quoi ils ont dû faire face. Accueillir les malades, souvent en ne disposant pas pour eux-mêmes des protections sanitaires minimales (masques, sur-blouses, gants…), et dans des services manquant de lits, d’effectifs, de matériels (respirateurs, produits de réanimation…). Ils n’ont pas compté leurs heures, ils ont fait fi de leur fatigue… Maintenant ils demandent légitimement des comptes et rappellent des revendications qu’ils ont déjà porté depuis plus d’un an, mais à l’époque sans être entendus ou si peu.

Dans le cadre du Ségur de la santé, une réunion sur la négociation salariale aura lieu ce vendredi 19 juin. Les syndicats ont exigé que le ministre de la Santé, Olivier Véran, y participe. A la revendication salariale d’une augmentation de 300 euros net par mois pour tous les personnels de l’hôpital et les salariés du secteur médico-social, s’ajoute la demande d’un plan d’investissements pour les établissements hospitaliers et une amélioration de leur organisation. C’est l’avenir du système hospitalier qui est en jeu. Le gouvernement ne donne pour l’instant aucun chiffre. Pas plus qu’il ne renonce à la fermeture engagée de nombreux hôpitaux alors qu’il manque des dizaines de milliers de lits pour faire face aux besoins et que les personnels sont au bout du rouleau. Si le gouvernement veut éviter une crise encore plus grave, le « Ségur » devra apporter de vraies réponses.

FO appelle à soutenir les actions syndicales des personnels de la santé le 16 juin

FO est aux côtés et sera, le 16 juin, aux côtés des personnels de la santé, mobilisés pour obtenir d’être enfin entendus sur leurs revendications.

Tout au long de la crise sanitaire, ils ont entendu les louanges et applaudissements. Ils se sont, toutes et tous, soignants et non soignants, et sur l’ensemble du territoire, mobilisés pour assurer dans des conditions difficiles, y compris quant à leur propre santé, les conditions d’accueil et de soin des patients, notamment confrontés au COVID-19.

FO a, de longue date, mis en garde contre les effets délétères des politiques de santé et de l’hôpital, menées prioritairement selon une approche comptable et d’économies budgétaires sous l’égide d’un ONDAM (Objectif national de dépense d’assurance maladie) restrictif et d’une succession de réformes se traduisant par des suppressions de lits, de services, un manque de personnels et de moyens, ayant pour conséquences des conditions de travail des personnels et d’accueil des patients dégradées. A cela s’ajoutent les politiques de rigueur salariale (blocage du point d’indice de la fonction publique) et de non prise en compte des revalorisations légitimes et indispensable des carrières depuis de trop nombreuses années.

FO estime que le moment est venu d’entendre les revendications portées par sa fédération et ses syndicats avec l’ensemble des agents et salariés de la santé. Il s’agit d’un enjeu à la fois pour les personnels et pour le système de santé dans son ensemble. C’est pourquoi FO appelle l’ensemble des salariés à soutenir les actions qui sont organisées, en particulier le 16 juin, par les syndicats.