Droit du travail

Le conducteur dénoncé en cas d’infraction

Dans le cadre du « plan de lutte contre la hausse de la mortalité routière », les députés ont adopté le 12 octobre l’article L. 121-6 qui prévoit qu’à compter du 1er janvier l’employeur aura obligation de dénoncer aux autorités l’identité de ses salariés conducteurs de véhicules d’entreprise auteurs d’infractions au code de la route. La Direction d’Orange envisage la mise en œuvre d’un plan d’action sachant qu’elle estime à 4150 le nombre d’infractions avec retrait de points et à une quarantaine les permis potentiellement retirés, pour 19.916 véhicules dont 2400 en pool. FOCom fait remarquer qu’il ne faut rien précipiter, favoriser le dialogue et respecter les préconisations de la CNIL. D’ailleurs le décret d’application n’est pas encore paru et 60 députés ont saisi le conseil constitutionnel afin de contrôler la constitutionnalité de cette loi. En tout état de cause nous resterons intraitables quant à la protection des données personnelles. Ainsi comment concilier le respect de la confidentialité portant sur le nombre de points du permis sur un permis de conduire (qui ne peut être demandé que par les autorités administratives et judiciaires, à l’exclusion des employeurs, des assureurs et toute autre personne physique ou morale) avec la mise en place de process visant à vérifier périodiquement la validité du permis ou à informer le manager et le Correspondant Transport Local sur la perte de points ? FOCom rappelle aussi que la première condition pour limiter le risque d’infraction est de dimensionner correctement la charge de travail. FOCom a proposé une résolution en CNSHSCT demandant un retour devant cette instance avec des réponses sur l’ensemble des points soulevés avant toute mise en œuvre, les autres organisations syndicales ont suivi FO sur cette demande.

Le Conseil d’Etat autorise l’employeur à faire des tests salivaires de stupéfiants

Le Conseil d’État stipule que les dispositions permettant « à l’employeur d’effectuer lui-même le contrôle des salariés affectés à des postes dits « hypersensibles drogue et alcool » et de sanctionner ceux des contrôles qui se révéleraient positifs ne portent pas aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives une atteinte disproportionnée par rapport au but recherché ». Il considère qu’« un test salivaire de détection immédiate de produits stupéfiants […] ne revêt pas le caractère d’un examen de biologie médicale et n’est donc pas au nombre des actes qui doivent être réalisés par un biologiste médical ou sous sa responsabilité ». « N’ayant pas pour objet d’apprécier l’aptitude médicale des salariés à exercer leur emploi, sa mise en œuvre ne requiert pas l’intervention d’un médecin du travail ». En cas de contrôle positif, le salarié pourra demander une contre-expertise médicale à la charge de son employeur car les tests salivaires de détection de substances stupéfiantes présentent « des risques d’erreur », souligne toutefois le Conseil d’Etat. Il précise aussi que l’employeur et le supérieur hiérarchique désigné pour mettre en œuvre le test, « sont tenus au secret professionnel sur son résultat ».

Neutralité à Orange

A l’occasion du 9 décembre, jour anniversaire de la promulgation de la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État, FOCom réaffirme son attachement aux valeurs républicaines de Liberté, Égalité, Fraternité et Laïcité. Cela signifie pour nous qu’il faut empêcher le communautarisme et l’intolérance qui empoisonnent la vie sociale de se réfracter dans l’entreprise. Nous nous félicitons de l’existence à Orange d’une Charte de la Neutralité qui établit notamment que « l’application du principe de « neutralité » en entreprise permet le respect de toutes les diversités, de toutes les convictions et préserve la qualité de la relation de travail. Elle rappelle également très opportunément que « l’entreprise ne peut tolérer aucune remise en cause du principe d’égalité entre femmes et hommes. »

Réponse du DRH à FOCom : les fonctionnaires sécurisés

FOCom a interpellé la Direction d’Orange concernant l’article 9 alinéa VI de la loi n° 2003-1365 du 31 décembre 2003 relative aux obligations de service public des télécommunications et à France Télécom qui stipulait : «  Les conditions d’exécution du titre II feront l’objet d’une évaluation au 1er janvier 2019 en vue, le cas échéant, d’adapter les conditions d’emploi des fonctionnaires de France Télécom à la situation de l’entreprise et aux exigences d’une bonne gestion des corps auxquels ils appartiennent ». Nous lui avons demandé de nous garantir qu’il n’y aura pas de la part de la direction de l’entreprise de politique incitant les fonctionnaires à quitter l’entreprise ou à renoncer à leur statut à partir de 2019. Voici la réponse que le Directeur des Relations Humaines vient de nous transmettre : « Orange a l’ambition de construire l’entreprise de demain avec le personnel d’aujourd’hui, ce qui englobe naturellement les fonctionnaires. Orange ne projette pas de modification des conditions d’emploi des fonctionnaires. »

 

 

Visites médicales au compte-gouttes

FO, membre du Conseil d’Orientation des Conditions de Travail votera jeudi 1er décembre contre le projet de décret relatif à la modernisation de la médecine du travail (décret en application de la loi n°2016-1088 du 8 août 2016). Ce décret favorise et justifie en effet le démantèlement de la médecine du travail. Parmi ses mesures rétrogrades prévues il y a la diminution des visites médicales à une tous les 5 !
Si ce décret passe, FOCom demandera à la Direction d’Orange de maintenir le nombre actuel de visites médicales. C’est en cela aussi qu’elle montrera concrètement qu’elle considère chaque salarié comme unique. La santé n’a pas de prix. La prévention c’est essentiel.