Secteur Télécoms

Fin du roaming : les MVNO exemptés

Depuis le 15 juin, les opérateurs européens ne doivent plus facturer les frais de roaming dans les pays membres de l’UE. Ce qui ampute leurs marges. Selon la commission européenne la fin des frais d’itinérance devrait ainsi entraîner une perte de 1,2 milliard de revenus pour les télécoms européens. Perte dont le remplacement n’a été prévu par aucune mesure compensatrice. Est encore accentuée la politique consumériste défavorable aux opérateurs européens et favorable à leurs concurrents. Qu »ils soient extra ou intra européens.

La réglementation européenne permet ainsi aux MVNO d’échapper à la fin du roaming afin de « garantir la viabilité de leur modèle tarifaire national ». En France l’Arcep permet à 11 d’entre eux, dont EI Telecom, de facturer des frais d’itinérance supplémentaires au détail quand la marge négative nette générée par ces frais dépasse les 3% de la marge générée par ses services mobiles. A FOCom on souhaiterait que cette attention à la viabilité économique  d’acteurs très peu contributifs au développement du secteur soit mieux partagée !

WhatsApp, usage désaccordé

L’accord portant sur l’accompagnement de la transformation numérique chez Orange a pour enjeu de garantir la bonne utilisation des outils numériques, tout en préservant le respect de vie privée et le droit à la déconnexion. Il protège notamment les salariés des pratiques intrusives potentielles provenant de leurs managers, de leurs collègues ou d’eux mêmes. Les personnels ont d’ailleurs la possibilité d’avoir un bilan quantitatif individualisé ou collectif des usages numériques. Ce bilan permet à la Direction de diagnostiquer les volumes d’emails, et d’utilisation de Skype entreprise ou de Plazza, ainsi que les surconsommations ou une utilisation anormale de ces outils, notamment le soir et les week-ends, afin de lancer des plans de prévention.
Mais ces principes ne valent que si ce diagnostic est mesurable par l’entreprise, ce qui n’est pas le cas de WhatsApp. Car contrairement à Skype Entreprise, il n’est pas référencé dans la cartographie du Système d’Information du Groupe Orange. C’est pourtant avec cet outil que les personnels et leurs managers interagissent de plus en plus, en particulier dans les domaines clients (boutiques, centres d’appels commerciaux et d’assistance technique) et réseau (UI). Bien que la popularité de cette plateforme pour sa simplicité d’usage et son aspect convivial ne soit pas à démentir, se pose toutefois le moyen de contrôle et de sécurité de cet outil par l’entreprise, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
C’est pour cela que FOCom a alerté la Direction d’Orange quant à l’utilisation de WhatsApp lui demandant d’adapter l’outil à l’usage interne et d’édicter des règles claires d’utilisation et de sécurité.

Un accord commercial à combattre

L’UNI, dont FO est membre actif, vient de publier une analyse de l’Accord sur le Commerce des Services (ACS ou TiSA selon l’acronyme anglais). Cet accord qui fait l’objet de négociations secrètes à Genève depuis 2013 a pour objet de « consolider l’idéologie néolibérale… Les entreprises auraient la garantie de pouvoir exercer leurs activités dans le monde entier sans discontinuité, et les gouvernements ne s’engageraient jamais à réglementer des services et technologies pour l’instant inconnus, quels que soient leurs impacts sur la société, l’économie, le développement, l’emploi et l’environnement ou leur contribution au changement climatique. » Est en oeuvre l’oligopole des multinationales qui « veulent exercer un pouvoir inconditionnel sur l’économie de réseaux mondialisée et empêcher les gouvernements de réglementer leurs technologies, services et pratiques à l’avenir ». La protection des salariés, la législation du travail et les « rigidités » du marché du travail sont perçus comme des « obstacles au commerce… Le travail précaire est considéré comme la norme ».
Concernant les Télécoms, les entreprises transnationales (GAFAM etc.) veulent pouvoir utiliser des infrastructures financées et entretenues par les puissances publiques pour faire librement leurs affaires sans contraintes réglementaires ni obligation de service universel. Selon une vieille logique libérale consistant à étatiser les pertes et privatiser les profits.

SFR ripolinée Altice

Altice va apposer sa marque sur tous ses actifs dans le monde d’ici fin 2018. Un changement qui tombe à pic en France où le discrédit de SFR atteint son paroxysme : dégradation de son réseau et de ses services, coupes drastiques dans ses effectifs avec un nouveau plan de 5 000 suppressions d’emplois…
Il paraît qu’à l’origine Patrick Drahi avait choisi Altice en référence à l’arbre de la mythologie grecque Altis dont la croissance est réputée infinie. Infinie comme sa dette (de l’ordre de 50 milliards) et comme son cynisme social ?…

« Touche pas à ma boîte » c’est toujours d’actualité ! Quand SFR réclame 2,4 milliards à Orange…

On se souvient de l’amende de 350 millions d’euros dont avait écopé Orange le 17 décembre 2015 pour entrave à la concurrence sur le marché des entreprises. FOCom s’était alors insurgée avec virulence contre l’amende la plus élevée prononcée par l’Autorité pour une entreprise. Nous avions d’ailleurs lancé une pétition adressée au ministre de l’économie, Emmanuel Macron, pour dénoncer cette nouvelle ponction qui venait grever les comptes d’Orange et sa capacité d’investir au moment où il lui était demandé d’accélérer ses efforts d’investissement pour couvrir l’ensemble du territoire en Très Haut Débit d’ici 2022. Il nous paraissait pour le moins paradoxal de reprocher à une entreprise d’être trop performante et de sanctionner une force de vente et un réseau qui la placent en meilleure position que ses concurrents. Nous soulignions alors que cette logique anti-industrielle qui consiste à sanctionner ceux qui investissent, était particulièrement révoltante pour le personnel qui déploie des efforts considérables pour satisfaire une clientèle exigeante.

Nous avions également alerté les autorités sur le fait que leur décision encouragerait les concurrents d’Orange à réclamer une réparation de leur prétendu « préjudice ». Ce que vient de faire SFR qui assigne Orange devant le tribunal de commerce et réclame rien de moins que 2,4 milliards d’euros ! (Verizon et BT group emboîtent le pas  à Patrick Drahi, en réclamant respectivement 215 et 150 millions d’euros).

Moralité : vous limitez votre force de vente à 400 commerciaux. Vous attaquez au nom de la concurrence déloyale l’opérateur qui embauche et met 10 fois plus de personnel pour répondre à la demande. Et vous récoltez une manne financière sans bouger le petit doigt. Ah mais si ! Vous supprimez 5000 emplois de plus avec la bénédiction des autorités…  Elle est pas belle la vie ?