Secteur Télécoms

Mariage : les salariés sont des pions

Quand on lit la presse « bien informée » sur les tractations en cours entre les opérateurs des Télécoms et l’Etat pour le rachat de Bouygues par Orange, l’écoeurement nous prend. Voici ce que disent par exemple les Échos : « Ces trois derniers jours, les discussions ont surtout tourné autour de la répartition des salariés de Bouygues Telecom. Il serait prévu que SFR en récupère entre 1.000 et 1.500. Et Free un peu plus de 2.000, qui proviendraient essentiellement des boutiques, et pas du réseau. A eux deux, ils s’offriraient donc la moitié des employés de Bouygues Telecom, l’autre moitié serait conservée par Orange. Cependant, Free n’en voudrait pas tant et négocierait à la baisse. Ces chiffres peuvent donc encore bouger. » Oui il s’agit bien de milliers d’êtres humains qu’on « repartit », qu’on « récupère », qu’on « s’offre » et qu’on « conserve »… à coup de milliards et de spéculations sur l’avenir… des profits escomptés ! 

La filière télécom en danger


Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie, reçoit séparément ce jeudi 24 mars, le patron d’Orange, Stéphane Richard, et celui de Bouygues Télécom. On apprend que L’État assouplirait sa position pour se rapprocher des exigences de Martin Bouygues. Bercy aurait accepté que Bouygues prenne 12% du capital d’Orange au moment du rachat, alors que le gouvernement militait jusqu’à présent pour une participation maximale de 9% additionnée d’une clause empêchant Bouygues de monter davantage au capital pendant au moins 3 ans. FOCom conteste ce recul de l’État qui apparait comme un très mauvais signal. FOCom s’inquiète du désengagement de l’Etat dans Orange. Quel sera le montage capitalistique à venir ? Quelle y sera la part de l’Etat qui détient aujourd’hui 23% d’Orange ? Pour FOCom l’Etat doit rester l’actionnaire de référence et ne pas descendre en-dessous du seuil qui lui permet de conserver une minorité de blocage. Par ailleurs, nous estimons que l’avenir de la filière télécom, qui porte une grande part de la croissance de notre pays, mérite mieux que des discussions de marchands de tapis menées plus ou moins secrètement. Pour l’avenir de la filière comme pour son personnel une véritable orientation stratégique de long terme est indispensable. Dans le contexte de concurrence internationale très violente auquel sont confrontées nos entreprises, une éventuelle consolidation devrait permettre aux opérateurs de mener une politique industrielle offensive. Rien de semblable ne se dessine mais plutôt la volonté de continuer à les affaiblir artificiellement afin de maintenir une concurrence mortifère entre elles.

La filière télécom en danger

Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie, reçoit séparément ce jeudi 24 mars, le patron d’Orange, Stéphane Richard, et celui de Bouygues Télécom. On apprend que L’État assouplirait sa position pour se rapprocher des exigences de Martin Bouygues. Bercy aurait accepté que Bouygues prenne 12% du capital d’Orange au moment du rachat, alors que le gouvernement militait jusqu’à présent pour une participation maximale de 9% additionnée d’une clause empêchant Bouygues de monter davantage au capital pendant au moins 3 ans. FOCom conteste ce recul de l’État qui apparait comme un très mauvais signal. FOCom s’inquiète du désengagement de l’Etat dans Orange. Quel sera le montage capitalistique à venir ? Quelle y sera la part de l’Etat qui détient aujourd’hui 23% d’Orange ? Pour FOCom l’Etat doit rester l’actionnaire de référence et ne pas descendre en-dessous du seuil qui lui permet de conserver une minorité de blocage. Par ailleurs, nous estimons que l’avenir de la filière télécom, qui porte une grande part de la croissance de notre pays, mérite mieux que des discussions de marchands de tapis menées plus ou moins secrètement. Pour l’avenir de la filière comme pour son personnel une véritable orientation stratégique de long terme est indispensable. Dans le contexte de concurrence internationale très violente auquel sont confrontées nos entreprises, une éventuelle consolidation devrait permettre aux opérateurs de mener une politique industrielle offensive. Rien de semblable ne se dessine mais plutôt la volonté de continuer à les affaiblir artificiellement afin de maintenir une concurrence mortifère entre elles.

FANG et GAFA même combat

Les entreprises qui dominent le marché du numérique sont connues sous l’acronyme de GAFA pour Google, Apple, Facebook et Amazon. Les Américains parlent aussi de FANG pour désigner Facebook, Amazon, Netflix et Google. Ces géants du net, aux activités différentes, ont en commun de dominer largement le secteur, de pratiquer « l’optimisation fiscale »et le dumping social. Ils font leurs chiffres d’affaires sur nos territoires avec des pratiques sociales souvent brutales, sans investir, ni créer d’emplois ni payer d’impôts (à ce sujet Bercy réclamerait 1,6 Md € d’arriérés à Google). FOCom dénonce depuis longtemps les pratiques de ces multinationales qui empiètent de plus en plus sur les activités traditionnelles de nos opérateurs européens dans l’indifférence des régulateurs et des autorités européennes et nationales plus attachées à développer la concurrence entre leurs opérateurs qu’à les protéger des prédateurs, américains ou autres. Plus que jamais, a fortiori avec l’arrivée de la 5G, la protection de nos propres « champions » est à l’ordre du jour. Et pour Orange notre mot d’ordre « touche pas à ma boîte » reste d’actualité.

La guerre de la 5G est déclarée

A l’occasion du salon du mobile réuni à Barcelone, on parle beaucoup de la 5G, nouvelle technologie qui consiste en évolutions plus logicielles que matérielles permettant d’équiper en capacités de communications des voitures autonomes, des drones, des machines… Elle permettra de s’affranchir du smartphone et accélèrera la convergence entre l’informatique et les télécoms grâce à la virtualisation et au cloud. Pour les opérateurs comme pour les équipementiers l’enjeu est fondamental. Internet fait basculer le rapport de force des acteurs traditionnels des télécoms vers les géants du Web. Les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) qui captent déjà 50% du chiffre d’affaires de la filière mobile selon The Economist, s’attaquent désormais au cœur de l’activité des opérateurs en développant l’usage des messageries instantanées (WhatsApp ou Messenger) qui remplacent progressivement les conversations et les SMS. Ce qui ne les empêche pas de développer également des embryons de réseau, de type Wi-Fi ou fibre optique. Le risque, on l’aura compris, est que les Google feront le métier des opérateurs pendant que ceux-ci seraient, s’ils ne réagissaient pas à temps, ravalés au rang de transporteurs sans grande valeur ajoutée. Un défi de taille pour les opérateurs comme Orange.