Secteur Télécoms

La guerre de la 5G est déclarée

A l’occasion du salon du mobile réuni à Barcelone, on parle beaucoup de la 5G, nouvelle technologie qui consiste en évolutions plus logicielles que matérielles permettant d’équiper en capacités de communications des voitures autonomes, des drones, des machines… Elle permettra de s’affranchir du smartphone et accélèrera la convergence entre l’informatique et les télécoms grâce à la virtualisation et au cloud. Pour les opérateurs comme pour les équipementiers l’enjeu est fondamental. Internet fait basculer le rapport de force des acteurs traditionnels des télécoms vers les géants du Web. Les GAFA, qui captent déjà 50% du chiffre d’affaires de la filière mobile selon The Economist, s’attaquent désormais au cœur de l’activité des opérateurs en développant l’usage des messageries instantanées (WhatsApp ou Messenger) qui remplacent progressivement les conversations et les SMS. Ce qui ne les empêchent pas de développer également des embryons de réseau, de type Wi-Fi ou fibre optique. Le risque, on l’aura compris, est que les Google feront le métier des opérateurs pendant que ceux-ci seraient, s’ils ne réagissaient pas à temps, ravalés au rang de transporteurs sans grande valeur ajoutée. Un défi de taille pour les opérateurs comme Orange. 

Stop au tsunami libéral

Temps de travail, rémunération des heures supplémentaires, forfait-jours, barémisation des indemnités de licenciement, contournement des organisations syndicales par le référendum, élargissement du licenciement économique : faute de s’attaquer au chômage, le gouvernement manie libéralisme économique et autoritarisme social, et accélère la régression sociale.
L’avant projet de loi El Khomri, qui doit être présenté en Conseil des Ministres le 9 mars et qui a fuité dans la presse avant même d’être transmis aux organisations syndicales, remet en cause la hiérarchie des normes socle de l’organisation du droit du travail. L’article 1er prévoit que les garanties des libertés et droits fondamentaux dans la relation de travail peuvent être limitées par les “nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise”. L’autoritarisme social s’illustre par le contournement des organisations représentatives du personnel et la menace de recours au 49-3 (comme pour la loi Macron).
Jean-Claude Mailly a indiqué que FO est prête à agir, avec d’autres organisations, contre ce texte.

Apple échappe à la concurrence

Orange Cash, développé en partenariat avec Visa, qui permet de payer avec son mobile grâce à la technologie NFC (sans contact), est utilisable avec la plupart des terminaux (Samsung, HTC, LG, etc.), sauf avec les iPhone d’Apple qui ne sont pas compatibles. Un moyen pour le groupe californien d’écarter un concurrent, le portefeuille virtuel faisant partie des futurs relais de croissance. L’impossibilité d’utiliser Orange Cash sur iPhone constitue une entrave évidente à la concurrence. Les autorités seront-elles aussi promptes à soumettre Apple qu’elles le sont à sanctionner l’opérateur historique (on se souvient des 350 millions € d’amende payés à l’Etat par Orange en janvier 2016 pour une prétendue distorsion de concurrence sur le marché entreprise) ? L’avenir nous le dira.

Orange / Bouygues : mariage à 5

Le mariage annoncé entre Orange et Bouygues Telecom est en fait un ménage à 5 en comptant l’Etat. Et parmi les difficultés, figure l’entêtement dogmatique des autorités de régulation ultra libérales, tant européenne que française, à maintenir coûte que coûte l’hyperconcurrence entre opérateurs. Orange et Bouygues devraient ainsi vendre une part de leurs actifs au profit de Free et SFR : réseau, fréquences, boutiques, bases clients… FOCom reste attachée à la prédominance de l’Etat chez l’opérateur historique qui ne doit pas sortir affaibli de l’opération. FOCom rappelle aux pouvoirs publics leur engagement à éviter toute casse sociale.

La République numérique reste à construire

Si la loi Lemaire adoptée par l’Assemblée nationale le 26 janvier porte le titre ambitieux “Pour une République numérique”, son contenu est décevant : rien sur l’emploi, la santé, l’éducation, la formation. Quasiment rien contre la fracture sociale ou de formation liée aux usages du numérique. L’accès numérique “partout et pour tous”, s’il est inscrit comme un droit au même titre que l’eau et l’électricité, n’est concrètement pas pour demain. Si Orange se félicite du raccordement de son millionième abonné à la fibre, la couverture numérique du territoire laisse encore largement à désirer. C’est toujours la même fracture entre les villes et les campagnes, entre les zones denses plus rentables et les zones qui le sont moins. Sans plan d’ensemble, sans possibilité de pratiquer la péréquation des coûts et des tarifs pour l’opérateur en charge de la couverture nationale, sans service public, comment imaginer qu’une réelle égalité d’accès numérique pour tous les citoyens soit possible ?