Rémunération – carrières

FOCom exige l’ouverture d’une “négociation spécifique sur la reconnaissance des qualifications acquises par les salariés” chez Orange, comme la direction s’y était engagée pour le premier semestre 2015. La fédération pointe “les multiples évolutions des métiers, les changements d’organisation et surtout la digitalisation du travail”, demandant une mise en adéquation entre “les qualifications demandées aux personnels” et les promotions ou salaires.

A la demande de FOCom et d’autres organisations syndicales, la Direction s’est engagée à ouvrir, au premier semestre 2015, “une négociation spécifique sur la reconnaissance des qualifications acquises par les salariés, en particulier la polyvalence”. En effet, avec les multiples évolutions des métiers, les changements d’organisation et surtout la digitalisation du travail, il est nécessaire de mettre en adéquation les qualifications réellement demandées aux personnels et les différents moyens de reconnaissance mis en oeuvre (promotions, salaires, carrières, primes, etc.). La polyvalence et la multicompétence quotidiennement demandées pour nous adapter aux besoins de l’entreprise, les nouvelles qualifications associées aux outils digitaux, doivent être reconnues dans un cadre officiel, écrit et opposable. C’est l’exigence que portera FOCom dans cette négociation dont nous attendons toujours l’ouverture.

La négociation salariale à Orange confirme la double peine pour les personnels : travail sous tension, rémunération sous pression. Lors de la séance du 20 mars, les mesures d’augmentation collectives ont été bloquées à 150€ bruts annuels pour les salariés de droit privé non cadres et à 80€ pour les fonctionnaires non cadres. Pour les cadres la Direction reste campée sur une “mesure individuelle minimale garantie d’un montant uniforme” de 150€ bruts annuels. Une dernière réunion de relecture est prévue le 30 mars et nous avons peu d’espoir de voir la Direction infléchir sa politique salariale, alors qu’elle assure un dividende élevé aux actionnaires jusqu’en 2018. C’est un motif supplémentaire pour les salariés d’Orange de répondre à l’appel des Confédérations FO et CGT, FSU et Solidaires à la grève interprofessionnelle et à manifester le 9 avril contre la politique d’austérité qui se décline dans le “pacte de responsabilité” et le projet de loi libérale “Macron”. Politique qui a montré son inefficacité pour la relance et a des impacts destructeurs sur les plans social, économique et démocratique.

Dans les Services Clients Orange, une file d’accueil polyvalente est mise en place dans le cadre de la nouvelle politique commerciale. Les conseillers clients de ce nouveau Groupe de Traitement Mixte Open et Mobile ont eu la mauvaise surprise de voir leur Part Variable Commerciale diminuer significativement. Leur PVC du 4ème trimestre confirme cette tendance. Elle diminue en moyenne de 6% par rapport à la file mobile et de 19% par rapport à Open. Au SCO Sud-Est, sur l’univers « Home », suite à la création du Groupe de Traitement Unique on constate les mêmes baisses de Parts Variables. Alors qu’Orange souhaite faire des salariés les acteurs pour offrir une expérience « incomparable » au client, FOCom déplore que cette transformation se fasse au détriment du pouvoir d’achat des salariés.
Cela pose un réel problème de reconnaissance. FOCom exige que soit revu très rapidement le nouveau système de PVC.

Stéphane Richard a présenté ce mardi son nouveau plan stratégique à cinq ans, baptisé Essentiels2020. Il s’agit de mettre au cœur des priorités de l’entreprise “une expérience client unique”. En ce qui concerne le personnel, on nous parle de “respect de la performance sociale” et on nous annonce qu’un des cinq leviers d’actions du plan consiste à “construire un modèle d’employeur digital et humain“, en nous demandant une nouvelle fois “l’engagement de chacun”. La Direction continue à nous demander des efforts. Mais avec quelles contreparties ? À titre d’exemple, dans la négociation salariale qui se tient en ce moment la Direction d’Orange pleure qu’il n’a rien à donner aux salariés, sinon quelques miettes. En revanche dans son communiqué de presse, le PDG sait rassurer les actionnaires : “Maintien d’un dividende de 60 cts/an a minima sur la période 2015-2018, sans exclure une croissance selon l’évolution de l’EBITDA retraité”. Un des principaux axes de travail du plan sera une démarche “éthique et compliance” (?!). Dans les conditions fixées par la Direction, avec la baisse massive des effectifs, gageons que le personnel d’Orange ne fera sans doute pas preuve d’une totale compliance.