Vie au travail

Visites médicales au compte-gouttes

FO, membre du Conseil d’Orientation des Conditions de Travail votera jeudi 1er décembre contre le projet de décret relatif à la modernisation de la médecine du travail (décret en application de la loi n°2016-1088 du 8 août 2016). Ce décret favorise et justifie en effet le démantèlement de la médecine du travail. Parmi ses mesures rétrogrades prévues il y a la diminution des visites médicales à une tous les 5 !
Si ce décret passe, FOCom demandera à la Direction d’Orange de maintenir le nombre actuel de visites médicales. C’est en cela aussi qu’elle montrera concrètement qu’elle considère chaque salarié comme unique. La santé n’a pas de prix. La prévention c’est essentiel.

Être ou ne pas être phygital

A l’occasion de la mise en œuvre des services Orange Bank dans nos 140 boutiques, est vanté dans la presse notre « modèle phygital » qui allie, pour le plus grand bonheur de nos clients,  le physique et le digital. Pour le digital on voit bien ce qu’il en est. Pour le physique on est un peu dubitatif quand on voit les queues s’allonger démesurément y compris dans  certains smart-stores. Pour être phygital encore faut-il avoir des « vendeurs pour de vrai » ! Où en sont les créations d’emplois promises pour les boutiques ? FOCom va une nouvelle fois exiger que les engagements soient rapidement tenus.

Construire la solidarité pour les « aidants »

Orange a accepté de tester l’extension du dispositif des dons de jours de congés aux salariés devant s’occuper de leur conjoint gravement malade ou handicapé. Suite aux demandes de FOCom, la Direction renonce à instaurer une règle de priorité entre les demandes pour s’occuper d’un enfant et celles pour s’occuper d’un conjoint. C’est, pour nous, une bonne décision car nous trouvions cette mesure injuste et difficile à gérer. Par contre, l’entreprise maintient son choix de limiter ce droit à 4 semaines pour l’accompagnement d’un conjoint. Au vu de cette décision, FOCom demande la possibilité de fractionner l’utilisation de ces jours afin de permettre aux salariés concernés de couvrir une période plus longue. FOCom rappelle que chacun a la possibilité de donner des CA ou JTL par le biais de clicRH…
Par ailleurs, l’entreprise annonce qu’elle réfléchit actuellement à la question de l’accompagnement possible pour les « proches aidants ». En effet, au vu de la pyramide des âges, beaucoup de salariés d’Orange sont concernés par la problématique des soins à apporter à des proches (parents ou autres). FOCom souhaitait déjà intégrer des mesures sur ce sujet dans l’accord handicap 2014, ce que l’entreprise trouvait prématuré. Nous avons cependant obtenu des avancées pour les parents d’enfant handicapé. Nous sommes donc satisfaits de voir l’entreprise se préoccuper de ce sujet.

L’accord télétravail doit être amélioré

Les télétravailleurs doivent, selon l’accord interprofessionnel de 2005, « bénéficier des mêmes droits et avantages légaux et conventionnels que ceux applicables aux salariés en situation comparable travaillant dans les locaux de l’entreprise ». L’URSSAF rappelle que l’employeur participant aux frais de repas de ses salariés par l’intermédiaire de titres restaurants doit maintenir cet avantage en cas de télétravail. FOCom réclame que les télétravailleurs d’Orange bénéficient des chèques déjeuner (voir notamment notre brève du 23 avril). La Direction annonce l’ouverture d’une négociation le 17 novembre pour revoir l’accord signé le 17 mai 2013.  Nous ne manquerons pas de dénoncer à nouveau certaines déviances d’application de l’accord actuel sur le terrain : définition de critères « locaux » d’octroi pour justifier les refus, inégalité de traitement selon les établissements, pression pour des changements d’horaires, etc. Ce sera également l’occasion de discuter d’un certain nombre de clauses qui doivent évoluer (comme les conditions liées à la digitalisation ainsi qu’ un suivi de l’accord au plus près des établissements) ou être réévaluées (comme le montant forfaitaire annuel compensant les frais liés au travail à domicile, qui est aujourd’hui de 100€).

Et voici venu le « brown out »

Après le burn out (l’excès de travail qui nous brûle) et le bore out (le travail où l’on s’ennuie) voici le brown out. Signifiant littéralement baisse de courant, il qualifie un sentiment de démission intérieure, d’inutilité vis-à-vis d’un travail rongé de tâches aussi chronophages que dénués de sens. Le salaire, qui peut être élevé, n’est pas en cause. La cause se trouve dans l’inadéquation de ce qu »on est amené à faire avec ses propres valeurs. On a une impression d’aliénation face à des pratiques auxquelles on n’adhère pas et de participer à un système pervers. Les anglo-saxons appellent ces boulots des « bullshit jobs » (boulots de merde). La seule vraie nouveauté de ces phénomènes c’est qu’on leur octroie des noms. Ils sont sans doute aussi vieux que le travail industriel lui-même… La crise ne faisant qu’accentuer la dégradation de la situation et qu’ajouter un motif supplémentaire de s’organiser pour y résister.