Orange

Accouchement difficile de la mission Champsaur

La mission vient seulement de présenter son rapport ce 19 février à Emmanuel Macron et Axelle Lemaire. Difficile sans doute de concilier une vision nationale de l’intérêt public et la volonté de certains potentats locaux d’asseoir leur pouvoir sur “leur” réseau fibre. Reçue par la mission, FOCom avait notamment fait valoir le non sens technique de l’extinction du réseau cuivre. Le rapport évoque “la création d’un statut de « zone fibrée », statut qui serait accordé par l’Etat lorsque la totalité d’une zone, par exemple une commune, est desservie par un réseau à très haut débit en fibre optique. L’accession au statut de « zone fibrée » déclencherait la mise en œuvre de mesures d’accompagnement pour migrer la totalité des utilisateurs du réseau de cuivre vers le réseau FttH.” Cela semble signifier que notre réseau cuivre ne va pas être éteint brutalement et que l’initiative en sera laissée à l’opérateur historique ce qui est une bonne chose. En revanche ce qui nous paraît regrettable c’est le maintien d’une logique d’émiettement et de balkanisation des réseaux… au détriment de l’intérêt général.

Fréquences imposées

La bande des fréquences 700 Mhz libérée par le passage de la TV analogique à la TV numérique, a vocation à être récupérée notamment pour la téléphonie mobile à très haut débit. Sa cession doit être le point d’aboutissement d’une coordination internationale et d’une définition de plans d’utilisation. Cela nécessite du temps et l’Europe a fixé l’échéance à 2022. Mais, pressé de boucler ses fins de mois et pour financer le budget de l’armée, l’Etat français a, quant à lui, fixé la mise aux enchères à fin 2015, sans analyser les impacts. Or ils sont conséquents. Cette précipitation :
– empêche une coordination internationale ce qui risque de poser des problèmes sur les zones frontalières.
– ne permet pas la mise à niveau des récepteurs TV à la nouvelle norme
– ne sécurise pas les opérateurs français sur les conditions de basculement technique et juridique.
Sans visibilité ils ne peuvent s’engager ni industriellement ni commercialement. Et ce n’est franchement pas le moment de les ponctionner alors qu’ils ont bien d’autres investissements à faire.

Résultats d’Orange : des fruits pour le personnel

Sur 2014, le chiffre d’affaires atteint 39,4 Mds €, en baisse de 2,5% à base comparable. Le bénéfice net est presque divisé par deux en 2014 par rapport à 2013, à 1,22 Md €. Le taux de marge de l’EBITDA, établi à 12,2 Mds €, se stabilise à 30,9% du CA.
La Direction se montre satisfaite de ces résultats et confirme le versement d’un dividende de 0,60€ par action. Près de 1,6 Md va ainsi être versé aux actionnaires tandis qu’est maintenue une énorme pression sur les coûts d’exploitation (-707 millions € après les -929 de 2013) dont l’essentiel provient de la réduction des effectifs (-3,8% Équivalents Temps Plein). Alors que la Direction reconnaît qu’un des 4 leviers des résultats se trouve dans le “fort engagement de la part du personnel” FOCom exige :
– que les accords signés soient respectés notamment en ce qui concerne l’engagement annuel de recrutement d’apprentis et de CDI,
– que les départs soient remplacés,
– que cette reconnaissance se traduise concrètement par une augmentation significative de la rémunération et des promotions.