Orange

Des résultats sanctionnés par les marchés financiers

Orange vient d’annoncer ses résultats du 1er trimestre : Ebitda (excédent brut d’exploitation) retraité en recul de 1,9%, s’établissant à à 2,92 Mds€, avec une marge de 30,1% et chiffre d’affaires de 9,67 Mds €, en légère baisse (0,9% sur un an à données comparables). “Ces résultats illustrent la qualité de nos offres, adaptées aux attentes de nos clients, ainsi que la pertinence de notre stratégie de différenciation par l’investissement dans le très haut débit”, a commenté Stéphane Richard. Nous soulignerons quant à nous la nouvelle baisse des coûts directs et indirects de 108 millions € dont l’essentiel est porté par les salariés et le manque d’enthousiasme des marchés financiers : le titre Orange a enregistré la plus forte baisse du CAC 40 (-3,01% à 15,15 €).

Désengagement de l’Etat dans Orange : la menace se précise

Toujours en difficulté pour boucler ses fins de mois, l’Etat a annoncé vouloir céder à l’horizon du printemps 2016 entre cinq et dix milliards d’euros de ses actifs dont quatre milliards sont déjà inscrits au budget de l’exercice 2015. Orange, dont il est actionnaire principal avec 25% du capital (13,4% directement et 11,6% via la BPI), figure parmi les entreprises visées. La toute nouvelle loi Florange permet à l’Etat, comme à tout autre actionnaire détenant des titres nominativement pendant deux ans, d’obtenir des droits de vote doubles et de conserver le pouvoir de décision. A condition que l’assemblée générale des actionnaires ne s’oppose pas à l’application de cette loi. La convocation à l’assemblée générale du groupe publiée ce vendredi au bulletin des annonces légales obligatoires ne contenait aucune résolution destinée à empêcher sa mise en œuvre. Les choses se précisent donc : l’état va probablement brader très rapidement une nouvelle partie de son capital sans qu’on puisse lui reprocher de perdre son influence. FOCom confirme son opposition résolue à ce nouveau sacrifice des actifs publics. Dans le contexte chahuté que connaît l’entreprise, c’est un signe très négatif de désengagement de l’état de ses responsabilités dans la politique industrielle des télécommunications.

Quand les mails s’emmêlent… les pinceaux

Certains de nos collègues ont reçu un mail concernant une “mesure relative à la gestion d’une dette envers l’employeur”. Ce mail, très élégamment, informait les destinataires que s’ils ”optaient pour le paiement de la participation et/ou de l´intéressement, Orange avait décidé de limiter ce prélèvement à la moitié de ces paiements”. Cette décision était présentée comme un cadeau puisque, comme le rappelait aussi le message, ”au-delà du prélèvement réalisé sur la rémunération mensuelle, la totalité de la participation et l´intéressement payés contribue au remboursement d´une dette comme le prévoit la réglementation.” Le seul hic c’est que cette réglementation s’applique à des personnes endettées et non à des salariés bénéficiant d’une aide pécuniaire. Or, ce sont tous les bénéficiaires d’une aide pécuniaire qui ont reçu ce sympathique message.
FOCom est intervenue auprès de la DRH Groupe. Celle-ci a admis l’erreur. Ce mail n’aurait jamais dû être envoyé aux salariés qui bénéficient d’une avance sur salaire ou d’une aide de l’entreprise. Par ailleurs, la Direction a reconnu que la forme était également contestable. Elle a envoyé un mail d’excuses à toutes les personnes concernées.

Nouvelle cession d’actifs : un goût d’orange amère

Alors que le gouvernement projette de céder entre 5 et 10 Mds € de ses actifs dans le cadre du budget 2015, la menace d’un nouveau bradage de ses parts dans Orange refait surface. C’est l’agence de notation Moody’s qui l’évoque dans un communiqué en soulignant que cela pourrait se traduire par une “détérioration de sa qualité de crédit… en dépit de la possibilité octroyée par la loi Florange de compenser la réduction de la participation de l’État par une augmentation de ses droits de vote”, (cette loi donnant un droit de vote double pour les actions détenues depuis au moins 2 ans).
Et l’agence prévient qu’elle interprèterait négativement une telle décision de l’état quant à “sa volonté d’apporter son aide à titre exceptionnel en cas de besoin”. Autrement dit, une nouvelle cession d’actifs signifierait une très grande fragilisation de l’opérateur historique
Notamment en cas de coup dur. Une OPA par exemple.
C’est aussi pourquoi FOCom dénonce une nouvelle fois avec force tout nouveau désengagement de l’Etat dans le capital d’Orange.

Qui perd… perd

La Commission européenne a adressé à Orange un relevé des griefs qu’elle oppose à son projet de rachat de l’opérateur espagnol Jazztel. Toujours sous le même motif : le rachat de Jazztel par le groupe français nuirait à la concurrence sur le marché de l’accès fixe à internet et des offres fixe-mobile en Espagne, avec un risque de hausse des prix. Décidément les dogmes européens les plus stupides ont la vie dure ! Concurrence et consumérisme ont déjà amplement montré leur nuisance pour le développement du secteur, la résistance aux prédateurs extra européens, l’investissement et les emplois. Et une fois de plus c’est l’opérateur historique qui est visé. Plus que jamais notre mot d’ordre est d’actualité pour défendre Orange et l’avenir de ses salariés : “touche pas ma boîte !”
Décision fin avril.