Rémunération – carrières

La baisse du pouvoir d’achat une réalité pour beaucoup

Nombre de Français se plaignent d’une baisse de leur pouvoir d’achat que ne met pas en évidence les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques. Selon elle, l’inflation n’a été en effet que de 3,65 % sur 2014-2018 alors que le Smic a progressé de 4,6%. L’association de consommateurs Que Choisir vient de publier une enquête davantage en phase avec le ressenti des Français et beaucoup plus pertinente (ainsi elle ne considère pas comme le fait l’Insee qu’une amélioration sur un produit annule l’augmentation de son prix alors que le consommateur n’a pas d’autre choix que d’acheter ce nouveau produit). Cette étude met en évidence un taux d’inflation de 5 % qui implique une perte sèche de pouvoir d’achat pour beaucoup de Français, en particulier les plus fragiles. D’autant que les augmentations de prix portent souvent sur des dépenses difficiles à arbitrer : alimentation, carburant, assurances…

Livret A et pouvoir d’achat

A l’heure où la défense du pouvoir d’achat se dégage comme une des revendications essentielles des Français, le gel par l’Etat de la rémunération du livret A à 0,75% depuis 2015 est un nouveau sujet de mécontentement. Avec une inflation de 1,8 % en 2018 le rendement réel du livret réglementé a en effet été négatif de près de 1 %, ce qui crée un manque à gagner théorique de près de 3,6 milliards d’euros pour les ménages qui y ont placé plus de 10 milliards d’euros. Et ce n’est pas fini puisque le gouvernement a prévu de maintenir ce gel jusqu’au début 2020…

Les dividendes contre la croissance

Un rapport publié par Attac en partenariat avec l’Observatoire des multinationales révèle que les bénéfices cumulés des entreprises du CAC 40 ont augmenté de 9,3% et les dividendes versés aux actionnaires de 44% entre 2010 et 2017. Sur la même période, les impôts versés par ces entreprises ont baissé de 6,4% et leurs effectifs ont diminué de 20%. Ceci confirme nos propres analyses et justifient notre exigence d’un changement radical de politique au profit de l’investissement, de l’emploi et des salaires, alors qu’actuellement elle bénéficie essentiellement aux dirigeants et aux actionnaires des grandes entreprises. Dans la même logique, la fiscalité doit favoriser une redistribution juste, des services publics de qualité, la consommation et la croissance plutôt que le parasitisme et la spéculation. C’est aussi ce que FOCom veut pour Orange, entreprise du CAC 40 qui chouchoute ses actionnaires : beaucoup moins de dividendes et bien plus d’investissements, de recrutements et de reconnaissance salariale.

 

Prime de 4000€ : c’est « niet » mais nous ne baissons pas les bras

Malgré les 4946 pétitions qui lui ont été remises ce 17 janvier, la Direction s’est montrée inflexible. Nos arguments concernant les excellents résultats d’Orange obtenus par le personnel dans des conditions de plus en plus difficiles, la part (très substantielle) attribuée au dividende ou les (généreuses) actions de performance octroyées  au top  management n’ont pas infléchi la posture de la DRH : « Orange a déjà distribué 17 millions d’euros sous forme de « prime Macron » versée au mois de décembre aux plus bas revenus ». Nous avons fait valoir que, si nous nous félicitons de l’attribution de cette prime, cette mesure n’épuise en rien notre demande d’une « prime pour tous » en relation avec les résultats de l’entreprise que nous réclamons depuis l’échec de la négociation salariale 2018 qui s’est traduit par une Décision Unilatérale a minima. Puisque blocage sur la prime, le RDV est maintenant à la négociation salariale qui va débuter mi-février. Que les choses soient claires, nous n’accepterons ni augmentations au rabais, ni mesures « peau de chagrin » concernant les promotions et les mesures de reconnaissance ! Et nous continuons à exiger le 13ème mois.

Leur LTIP justifie notre prime

Les 18 et 19 décembre Orange a acheté 2.090.153 d’actions propres pour un montant de 29.883.866,63€. Selon le communiqué repris par la presse, cette acquisition est destinée à honorer le plan d’attribution gratuite d’actions «Orange Vision 2020» ainsi que le plan d’attribution d’actions de performance dans le cadre de la rémunération variable pluriannuelle des dirigeants et mandataires sociaux (Long Term Incentive Plan ou LTIP). Mis en place chaque année depuis 2015, le LTIP vise à permettre de rémunérer les dirigeants mandataires sociaux sur la performance observée sur le long terme par période de trois ans.
Cette année, le LTIP correspondant aux années 2015 à 2017, est versé non en numéraire mais sous forme d’actions de performance. Selon le compte-rendu de l’AG des actionnaires du 4 mai dernier, le résultat du LTIP étant de 83,33%, Stéphane Richard a eu droit à 300.000€ bruts, Gervais Pellissier 200.000€ bruts, Pierre Louette 166 667€ bruts et notre directeur financier Ramon Fernandez 160.000€ bruts.
Des montants censés récompenser des résultats auxquels les salariés de l’entreprise contribuent largement. Ils légitiment, s’il en était encore besoin, notre demande d’une prime immédiate de 4000€ pour tous.