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Résultats financiers d’Orange au deuxième trimestre et premier semestre 2021

résultats financiersOrange vient de publier ses résultats financiers du deuxième trimestre ainsi que ceux du premier semestre 2021, et ce 18 mois après le lancement du plan stratégique « Engage 2025 ».

Malgré l’impact de la crise sanitaire, notre situation financière reste très solide avec un ratio de dette nette/EBITDAaL de 1,99x au 30 juin 2021. Si le résultat d’exploitation au 30 juin 2021 ressort à -1 752 millions d’euros contre +2 220 millions d’euros au 30 juin 2020 ceci est essentiellement dû à la dépréciation d’actif de 3 702 millions d’euros de l’écart d’acquisition d’Orange Espagne. Cela est en outre amplifié par une hausse des investissements (eCAPEX) de 33,2 % au 2ème trimestre 2021 et de 22,8 % en cumulé sur le 1er semestre. A noter également l’offre publique d’acquisition sur Orange Belgium dont le coût total d’acquisition des actions s’élève à 316 millions d’euros qui impactent nos résultats financiers.

En France, les très bons résultats commerciaux sur le marché grand public témoignent de notre capacité de résistance et nous permettent une quasi stabilisation de l’EBITDAal. Le marché Entreprises connaît aussi un bel essor grâce aux revenus de la Cybersécurité, du Cloud et du Digital & Data. Enfin, le Groupe maintient ses objectifs financiers pour 2021 tels qu’annoncés le 18 février 2021.

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Malgré tous ces très bons résultats, de l’aveu même de notre PDG qui remercie les salariés pour leur  engagement et leur mobilisation exceptionnelle ces derniers mois, le programme d’efficacité opérationnelle Scale-Up est maintenu avec son cortège d’économies sur les conditions de travail des salariés et le manque de recrutement. Il s’agit là d’un choix qui n’est nullement inéluctable pour FOCom.

Le dividende quant à lui est bien confirmé, avec un taux de reversement par action exagéré comparativement aux résultats, puisque Orange versera un acompte sur le dividende 2021 de 0,30 euro en numéraire le 15 décembre et qu’au titre de l’exercice 2021, le versement d’un dividende de 0,70 euro par action sera proposé à l’Assemblée Générale des actionnaires de 2022. 

Tout cela conforte FOCom dans la position qu’il a tenue et continue à tenir pour une meilleure rémunération des salariés, une reconnaissance à la hauteur des remerciements exprimés. Avec la réouverture programmée des négociations au second semestre parmi lesquelles figurent les aménagements de fin de carrière, le recrutement, la reconnaissance, FOCom continuera d’exiger de l’entreprise des moyens à la hauteur de l’investissement des personnels d’Orange.

Des bruits de scission malvenus

« La lettre A » fait état d’un possible projet de Stéphane Richard de scinder Orange France en deux entités, infrastructures d’un côté, services de l’autre. Profitant de la crise liée à la panne du 2 juin, il envisageait de donner son autonomie à l’entité infrastructures et réseaux dont dépendent les appels d’urgence. FOCom a toujours été hostile à une scission de ce type. Nous ne sommes évidemment pas convaincus par l’argument qui consiste à dire qu’une entité « infrastructures et réseaux » autonome «pourrait se focaliser sur les énormes investissements que nécessitent les évolutions technologiques à venir, ainsi que les déploiements de la fibre et de la 5G». En effet en quoi la filialisation de DTSI serait plus favorable à la réalisation d’investissements ? Ce n’est pas  parce qu’OF et DTSI sont sous la même direction qu’on investit insuffisamment, sous-traitant à tout va et filialisant les activités y compris les plus sensibles et les plus stratégiques ! De même c’est faire injure à notre jugement que de prétendre que la scission permettrait à la partie services de «développer son activité commerciale auprès d’autres opérateurs téléphoniques, ou encore faire décoller enfin ses activités bancaires (Orange Bank), en complément de l’activité qu’Orange Business Services (OBS) mène auprès des entreprises». Qu’est-ce qui l’en empêche aujourd’hui ?

L’exemple donné d’EDF ne nous rassure pas ! Et si cet acte structurant fort n’a pas été mené avant par Stéphane Richard car «celui-ci a donné la priorité au maintien d’un climat social apaisé, après la vague de suicides de salariés qu’avait connue l’entreprise», on ne voit pas pourquoi aujourd’hui une telle décision serait mieux acceptée ! En tout état de cause, FOCom y est résolument opposée. Et espère qu’il ne s’agit que d’extrapolation sans fondement. Nous attendons un démenti formel de la part de la direction. Plus que jamais, le personnel a besoin de sérénité, pas de chamboulement mettant en péril l’unité et l’avenir de l’entreprise.

Orange Bank, un nouveau virage

Orange Bank s’allie à Younited, une French Tech spécialisée dans le crédit en ligne pour les particuliers qui a connu une croissance exponentielle en Europe ces dernières années. Younited a également été sélectionnée par le Gouvernement Français parmi les entreprises du Next40, qui regroupe les 40 scale-up françaises (start-up de niveau 2, donc pas encore licornes, qui affichent une croissance annuelle supérieure à 20%) ayant le potentiel de devenir des leaders mondiaux. Younited propose à la fois des services financiers aux particuliers (prêt personnel, crédit affecté, paiements en plusieurs fois) et des solutions technologiques SaaS (Bank-as-a-Service) permettant à des institutions financières de lancer ou moderniser une activité de financement. Il s’agit d’un partenariat technologique mais pas capitalistique qui permettra à Orange Bank de donner un coup d’accélérateur à son activité dans le crédit à la consommation avec une offre ouverte à tous, plus simple et plus rapide. Selon l’entreprise, les parcours clients et distributeurs seront enrichis et disponibles dans tous les canaux de vente sur le web et dans les boutiques Orange. Pour FOCom, ce partenariat va générer des transformations organisationnelles et structurelles qui auront de multiples impacts (conditions de travail, charge de travail, rémunération…) pour les équipes d’Orange Bank et les personnels de boutique. La prévention des risques et l’accompagnement des personnels doivent être à la hauteur des objectifs de réussite de ce partenariat.

Espagne : non au licenciement de 15% des effectifs

Lors de la présentation des résultats du Groupe, l’Espagne est sortie avec des résultats négatifs. Le secteur des télécommunications en Espagne connaît depuis plusieurs années des baisses de chiffre d’affaires en raison de l’hypercompétitivité du marché et de la multiplicité des acteurs low-cost. Le positionnement d’Orange Espagne a été de rester sur des offres haut de gamme. En application de son plan stratégique 2025, la direction remercie l’implication de ses salariés face à la crise sanitaire en leur annonçant, le 14 mai 2021, la suppression de 485 postes, soit 15% des effectifs d’Orange Espagne. Le plus surprenant étant que les raisons avancées ne sont pas économiques mais organisationnelles. En effet, la direction veut renouveler la force de travail en Espagne et la remplacer par des salariés avec un profil «plus Numérique». Une première réunion de négociation aura lieu avec l’entreprise le 31 mai, et si il n’y a pas d’accord entre les deux parties, le licenciement collectif pourra avoir lieu à partir du 30 juin alors que le marché du travail en Espagne est complètement saturé. Les syndicats d’Orange Espagne ont mis en ligne une pétition et déposé un préavis de grève pour le 18 juin que FOCom soutient aux côtés de l’Alliance UNI. FOCom dénonce l’accélération de la politique de suppression d’emplois dans le Groupe déjà en œuvre en République Démocratique du Congo, au Royaume Uni, en Pologne et en France. Et maintenant en Espagne !

Orange leader sur la 5G

Une étude réalisée par Mozark vient de mettre Orange en première position dans neuf grandes villes à savoir Paris, Nice, Marseille, Montpellier, Strasbourg, Lens, Toulouse, Clermont-Ferrand et l’Ile-de-France. Concernant les débits descendants moyens, Orange affiche un score de 146 Mbits/s contre 80 Mbits/s pour SFR, 78 Mbits/s pour Bouygues Telecom et seulement 28 Mbits/s pour Free Mobile. Les écarts sont conséquents et les résultats en défaveur pour Free Mobile. Ils découlent de stratégies différentes de déploiement, Free Mobile ayant choisi de privilégier la couverture avec la bande 700 MHz, tandis que la stratégie du groupe s’est davantage portée sur le déploiement d’antennes dans la bande cœur des 3,5 GHz, qui offre plus de capacité et davantage de débit. La 5G est un véritable atout stratégique pour le Groupe qui investit massivement dans son déploiement mais investir dans le capital humain est tout aussi essentiel ! Aujourd’hui plus que jamais, la responsabilité de l’entreprise est de tout mettre en œuvre en termes d’emploi, de formation et de développement des compétences pour permettre aux personnels de relever les défis de la transformation numérique et de mieux appréhender les métiers de demain.