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Nouveau projet de fusion «One Bank»

Présenté au Comité Groupe Européen le 8 janvier, un nouveau projet « One Bank » vise à fusionner Orange Bank France avec Orange Bank Espagne et pose ainsi la 1ère étape d’une banque européenne. Pour rappel, en 2019, Orange Bank a adopté une stratégie valeur afin de sortir de la banque gratuite et a mis en place une offre de crédit à la consommation. Malgré 1,8 Million de clients et un Net Promoter Score en hausse, sa progression reste faible et le seuil de rentabilité ne sera pas atteint d’ici 4 voire 5 ans. L’organisation cible de « One Bank » compterait 783 postes, contre 820 actuellement, avec la mutualisation du « data office », du département des risques et la création d’une direction pour le développement dans d’autres pays d’Europe. Les membres du CSE d’Orange Bank se sont d’ores et déjà abstenus à l’unanimité lors du vote sur ce projet.

Pour FOCom, il s’agit d’un projet structurant qui nécessite une évaluation solide des impacts socio-économiques et nous exigeons que les emplois soient préservés.

Vers une consolidation en Espagne ?

Selon la presse espagnole, Orange étudierait une fusion entre sa filiale espagnole et son rival MasMovil. Outre gagner en taille, cette consolidation pourrait permettre de réduire la concurrence dans un marché plombé par la guerre des prix. Deuxième marché d’Orange après la France, si l’Espagne faisait figure d’eldorado il y a quelques années, elle plombe maintenant durablement ses résultats. Sous la pression de 15 opérateurs, essentiellement des MVNO (sans réseaux en propre), les prix des forfaits y sont parmi les plus bas d’Europe alors que le groupe doit tirer la fibre et déployer la 5G. Après Vodafone en 2020, Orange a d’ailleurs dû opérer une dépréciation d’actifs de 3,7 milliards d’euros qui a grevé ses comptes du premier semestre 2021.

Outre une « lowcostisation » accentuée et un remaniement de l’équipe dirigeante, Orange a largement taillé dans les effectifs… confirmant l’adage : jungle concurrentielle fait casse sociale.

Quoi qu’il en soit FOCom sera attentive à ce que, si la consolidation va à son terme, elle soit économiquement et socialement gagnante.

Plan de fermeture du réseau cuivre : un chantier à haut risque

réseau cuivreOrange a présenté au régulateur un programme et un calendrier de fermeture de son réseau cuivre à échéance 2030. Un projet pharaonique sur le plan technique mais aussi financier et bien sûr humain. L’objectif est de tout boucler, par zone et par étapes d’ici 2030 sans qu’aucun des 20 millions des particuliers et des entreprises encore abonnés à l’ADSL ne soit laissé sans téléphone ou Internet. L’ARCEP a lancé une consultation publique jusqu’au 4 avril pour recueillir les avis des concurrents d’Orange, des utilisateurs du réseau et des collectivités. Une consultation qui va être tendue, chacun voulant profiter de l’aubaine pour ses propres intérêts.

Pour Orange, il s’agit d’éviter un gouffre financier. Comment financer le déploiement de la fibre, en même temps que la fermeture du réseau cuivre tout en assurant sa maintenance pour des abonnés de moins en moins nombreux ? On estime qu’avec des revenus  du dégroupage en chute d’environ 200 millions d’euros par an, les recettes ne couvriront plus les simples charges de maintenance dès 2023. Au point que, pour aider à son entretien jusqu’à sa fermeture, l’Arcep envisage (enfin) une hausse du tarif de dégroupage payé par les concurrents… mais seulement dans les zones où Orange a déjà procédé à une fermeture commerciale de son réseau cuivre. Nous sommes loin des 30% d’augmentation réclamés par Orange depuis des années.

FOCom appelle au soutien sans faille de l’opérateur historique dans une opération à haut risque car il en va de sa capacité à remplir ses missions mais aussi de son avenir et de celui de ses personnels.

Et concernant le défi humain qu’Orange doit relever en interne, FOCom vous communiquera au fil de l’eau les réponses qu’elle obtiendra de la direction : personnels et métiers concernés, accompagnement prévu en termes de rémunération et de formations, impacts sur l’organisation avec pics d’activité et besoin en métiers « éphémères », taux de sous traitance (que nous souhaitons le plus faible), gestion de la transition… 

L’enquête « conditions de travail et stress 2021 » conforte nos alertes !

Fin 2021, et pour la 5ème fois, une enquête sur les conditions de travail et le stress, pilotée par le Comité National de Prévention du Stress, a été envoyée à l’ensemble des personnels du groupe Orange en France.

L’analyse des 33 665 réponses met en exergue une nouvelle dégradation des conditions de travail, ce qui conforte nos alertes. Depuis la précédente enquête de 2019, la force au travail a diminué de 12 %, notamment pour les activités commerciales : -29 % pour les USC, -23 % pour les AD et -16 % pour PRO-PME.  L’intensité et la complexité du travail se dégradent encore avec des niveaux de stress et de fatigue importants en AE, PRO-PME, USC et particulièrement élevés en AD. 58 % des 2 333 répondants qui encadrent entre 11 et 50 personnes considèrent que «Nous ne sommes pas assez nombreux pour le travail à effectuer». Il en est de même pour 55 % des 259 managers qui encadrent entre 50 et 100 personnes. L’autonomie des managers est essentielle et doit être renforcée. Le rythme soutenu des transformations pèse fortement sur les personnels. Ainsi, seulement 46 % des répondants n’ont pas vécu de réorganisation au cours des deux dernières années.

Enfin, 36 % ont répondu aux questions ouvertes, ce qui montre un vrai besoin de s’exprimer sur leurs conditions de travail. Les principaux thèmes évoqués sont les objectifs individuels « jugés inatteignables », la sous-traitance associée à l’impossibilité de faire un travail de qualité et à une perte de sens, les réorganisations des activités « déconnectées des réalités », le manque d’écoute et d’attention aux situations de harcèlement etc. Un quart des répondants sont inquiets pour la sécurité de leur emploi et nul doute que le changement de gouvernance aggrave cette inquiétude.

Pour FOCom, ce rapport dresse un constat édifiant qui doit être analysé et pris en considération par l’entreprise afin de garantir des conditions de travail respectueuses et d’améliorer la Qualité de Vie au Travail. Nous veillerons à ce que l’enquête débouche sur des mesures préventives et des plans d’actions concrets. Des défis sociaux de taille attendent Christel Heydemann à la tête d’Orange.